A première vue, Tikkoun est un film très sérieux et contemplatif sur l'existence d'un jeune israélien ultra orthodoxe. Sauf que le film d'Avishai Sivan, dans son noir et blanc épuré et ses dialogues minimalistes, se livre à une allégorie de plus en plus marquée contre le fondamentalisme religieux. Le fond est plus qu'intéressant mais la forme est davantage sujette à caution. Le cinéaste se regarde un peu trop filmer et cherche clairement le créneau du film d'auteur en poussant loin la recherche d'esthétisme avec un onirisme prégnant qui vient combattre le réalisme plutôt convaincant de toute la première partie du long-métrage. Du coup, l'ouvrage dérive vers un exercice de style qui flatte l'oeil mais qui atteint vite ses propres limites.