Tilo Koto (2021) nous entraine au Sénégal, plus précisément dans la région de Casamance. On y fait la connaissance de Yancouba Badji qui, comme bon nombre de sénégalais (et d’africains au sens large), rêve d’ailleurs, d’exil vers l’Europe, parfois au péril de leur vie. Sauf qu’il n’a jamais pu traverser la Méditerranée, son périple s’est arrêté en Libye et il a bien faillit y perdre la vie.
Pour se reconstruire, Yancouba se met à la peinture et tente de coucher sur la toile ses maux et ses peines après avoir traversé non pas l’océan mais l’enfer. Sophie Bachelier & Valérie Malek s’intéressent à ces hommes qui rêvent d’une autre vie mais qui se retrouvent confrontés à une toute autre réalité (notamment la prison et la torture en Lybie, les filles violées ou encore le racket). Après avoir erré durant des mois et des mois sur les routes clandestines, certains n’ont d’autre solution que de rebrousser chemin et de rentrer chez eux, quand d’autres au contraire s’y refusent surtout quand leurs familles se sont endettées pour payer leur voyage). Quand il ne peint pas, Yancouba met tout en œuvre pour tenter de dissuader les prochains candidats au départ. Un travail de longue haleine où il doit faire preuve de beaucoup de pédagogie.
A l’image du documentaire de Mary-Noël Niba qui traitait lui aussi de l’exil (Partir ? - 2021), les réalisatrices donnent la parole à ces migrants qui ont dû faire face à bien des horreurs pour tenter de trouver une vie meilleure et nous livrent de très beaux portraits, notamment celui de Yancouba qui tente de se reconstruire par le biais de la peinture.
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