De la beauté des paysages à la terreur humaine
On a du mal à situer ce film. Est ce un film historique, un documentaire ou une fiction ? Peut être les trois en même temps. Ce qui est sur c'est que c'est un film engagé, où le réalisateur cherche à retransmettre le cauchemar que vit les villages soumis au régime djihad. Toumbouctou est un village pauvre du Mali où différents ethniques vivent ensemble (Touaregs, Peul...).
Le film a pour moi une double identité. D'un côté, l'intrigue se tisse sur la vie de cette famille d'éleveurs de bétails ( une mère, un père et leur fille) qui ne tient qu'à une traversée d'un étang d'une vache, de l'autre le réalisateur nous propose des scènes qui nous dévoile les tortures et restrictions qu'endurent les villageois. Cette deuxième identité prend pour moi le dessus sur l'intrigue, en effet le film possède plus de scènes dévoilants la cruauté des régimes djihâds que de scènes faisant avancer l'intrigue. De cette scène où l'on voit ces enfants jouaient au foot ou de cette vendeuse de poissons qui se voit obliger de porter des gants, le réalisateur nous offre des scènes somptueuses, d'une rare beauté et profondeur. Mais la qualité de ce film est aussi son défaut. En effet, le film souffre d'une intrigue qui tarde à se dessiner et qui est noyé par la puissance des scènes extérieurs à l'histoire de cette famille. Par conséquent, l'intrigue se résumé en une quinzaine de scènes, scènes en elles mêmes aussi magnifiques les unes que les autres. Le paroxysme de ce film survient lorsque le réalisateur nous propose une scène magique ( pour moi la meilleur scène du cinema en 2014) où l'on aperçoit aux deux extrémités du lac, les deux protagonistes agonisants. Cette scène est le mélange parfait entre la beauté des paysages et la laideur de l'Homme.
Cet avis m'amène donc à dire que le côté documentaire, qui veut dénoncer les djihâds domine l'intrigue et le côté fiction de ce film.