l'excès de Césars de l'année 2015

Il faut l’avouer, au Frisson de la Pellicule nous avons peu foi en cette cérémonie des Césars. Une soirée que l’on voit comme sinistre et peu représentative du cinéma. De la nomination aux récompensés ce n’est que très rarement que nous sommes en accord avec les résultats. Cet année la nomination de Vincent Lacoste (Les Beaux Gosses) pour le César du meilleur acteur et l’absence de Tonnerre de Guillaume Brac pour le césar du meilleur premier long-métrage nous ont plus que scandalisés. Comme l’année précédente bon film, rien de plus, s’offre une pluie de récompenses. Les Garçons et Guillaume à Table l’année dernière, Timbuktu cet année. D’autres long-métrages présentés cette année était pourtant aussi à soutenir.


Dans un village pas très loin de Tombouctou, se côtoient civiles et djihadistes. C’est sur cette toile qu’Abderrahmane Sissako y dépeint un portrait naturaliste (grand vainqueur des Césars de cette année, une bonne chose bien qu'elle soit sincèrement excessive). Le film pose clairement le débat, plus de sous-entendu, plus non-dit, plus d’autocensure maladroite. Honnete, Sissako filme la tyrannie des djihadistes d’un ton toujours juste, sans conciliation ni vulgaires preuves de haine à leurs égards. Sur l’amalgame que certains plein de haine pourrais faire, tout le sujet du film est là, les musulmans sont aussi directement victimes des djihadiste et de l’intégrisme. C’est distinctement que la situation actuelle est mise en scène. L’Afrique ses paysages, sa culture, c’est tant de choses magnifiques qui contrastent ces atroces violence physique et psychologique. Pensons à cette scène de riposte, les jeunes du village se voient interdirent leurs ballon de football, le match se mimera donc sans ballon. Séquence magnifique mais quelque peu entaché par cet arrivé musicale complètement hors-contexte réduisant de près comme de loin la force de cette scène. C’est dans l’accompagnement musical que réside le seul gros défaut. Malgré tout, ce Timbuktu est un film d’actualité, plus qu’essentiel, qui doit être vu.


Martin, Le Frisson de la Pellicule

MartinOM
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le 12 mars 2015

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