Aussi déroutant que captivant
Ce film de Kim Ki-Duk, d’une rare esthétique est un joli conte philosophique sur le temps qui passe et vient altérer la passion, la beauté, les relations… Avec une mise en scène très inventive et très picturale, à la manière d’un Peter Greenaway, le réalisateur nous entraîne dans cette incroyable histoire de cette femme qui veut reconquérir son compagnon qui après deux ans de vie commune la regarde avec moins d’envie. Elle choisit pour ce faire la chirurgie esthétique. Un nouveau visage viendra lui apporter, selon elle, la clé de la reconquête de son amour… Très déroutant dans sa forme intentionnellement répétitive, (unité de lieux, d’actions, de temps) cette quête absolue et stérile de l’individu parfait contre l’érosion des sentiments est enivrante. Très vite, le charme opère, envoûte, et c’est totalement subjugué que la fin implacable viendra surprendre. Fable sur des gens ordinaires, ce film sans artifice interroge chaque individu sur ses peurs, sur ses rêves. Il est d’une incroyable force tant visuelle qu’au niveau de son message.