Difficile de résister à un film qui promet un peu de voyage temporel, il faut le dire. On a beau savoir que la plupart ne seront pas à la hauteur, on se prend à espérer, espérer... "Time lapse" ne faillira donc pas à la longue et glorieuse lignée des films qui déçoivent sur le sujet.
Il y avait pourtant une idée simple au départ, qui ne s’embarrassait pas de pseudo-science et autres alibis qui réduisent au mieux la plausibilité de l'ensemble. Non, juste un voisin mort, qui a dans son salon un appareil photo automatique qui prend chaque jour une photo... du lendemain, et un trio d'amis qui découvrent la chose et décident de s'enrichir grâce ces clichés en s'envoyant des messages du futur.
On est donc dans un huis-clos car tout se passe entre le salon des amis (ce salon est l'unique chose que photographie la machine temporelle à intervalles réguliers) et parfois la pièce où se trouve la chose. ne vous attendez pas à du grand spectacle donc. Là dessus règne une menace : changer le futur serait mortel... Il y a du potentiel sur le sujet dès qu'on ressent l'instabilité d'un des trois amis (un peu junkie, un peu gambler)
Hélas, trois fois hélas, ce petit film pèche par le peu de jeu qu'il laisse à ces acteurs, qui semblent empêtrés dans les clichés (haha), dont aucun n'attirent notre sympathie, et qui semblent réfléchir avec leurs pieds. Dès que l'intrigue fait intervenir des mafieux, on commence à lâcher prise. Personnages antipathiques, meurtres idiots, manque de réflexion, et des dialogues peu convaincants, tout part à veau-l'eau , sans pour autant cesser d'intriguer un peu.
L'idée de départ est pourtant curieuse car ici ce n'est pas le futur que l'on change, mais bien le passé (la partie du temps que l'on s'accorde à voir comme immuable, puisque déjà arrivée). Or ce que font nos "héros", c'est précisément d'annuler à tour de bras la ligne temporelle qui les mène à l'avenir. Le final du film surfe bien ce paradoxe et récompense un peu notre patience.
Un film sans grand génie, filmé platement, avec des personnages dont on se désintéresse assez vite. Ca se laisse regarder pour le paradoxe temporel, mais sans plus.