Un couple et un ami cohabitent en assumant la régie d’un ensemble résidentiel. Devant le silence prolongé d’un savant, l’un des résidents, ils découvrent chez lui une étrange machine temporelle, dont la fonction consiste à prendre une photo de leur appartement avec tout juste 24 heures d’avance. Comprenant vite l’intérêt qu’on a à s’envoyer des messages par photo interposée aux soi-même d’hier, ils décident d’exploiter leur découverte à leur fin personnelle, avec chacun une motivation particulière : l’argent facile des courses pour l’un, la création artistique pour l’autre et l’accomplissement de son couple pour la troisième.
Cet étrange film a priori de science-fiction tourne vite au drame, et surtout en une réflexion multi-philosophique. En même temps que les personnages s’impose à nous le thème de la distorsion des continuums espace-temps dès qu’on s’amuse à en altérer le cours, puis très vite celui de l’enivrement égoïste par le bénéfice d’un super-pouvoir corrupteur. L’enjeu essentiel résidera enfin dans la perte progressive de son humanité, chacun à sa façon, par le couplage de l’avidité et de la perte de ses aspirations spontanées, sitôt que la triche menace de les organiser.