(...) Time Lapse de Bradley King est un film de science-fiction ultra minimaliste ( six personnages et un seul lieu ) ayant un concept assez excitant sur le papier, qui s’effondre petit à petit tout le long du film à cause d’une dramaturgie inexistante : les personnages ont compris et acceptés tous les paradoxes et la complexité qu’implique une machine temporelle en quelques lignes de dialogues beaucoup trop fluides pour ce genre de situation. Pour vous la faire courte, ça se résume à :
« Oh une machine qui prend des photos du futur !
- Ah bon ? T’es sûr ? Tu racontes n’importe quoi !
- Si si je t’assure, regarde sur cette photo, on voit un truc !
- Ah ouais ! T’as raison en fait ! C’est dingue !
- Ouais, on va être riches ! »
C’est ce qui empêche de faire décoller le film, puisqu’il n’est construit finalement qu’autour d’une référence à Retour vers le Futur 2. Je suis peut-être prisonnier de ma fascination pour les paradoxes temporels qui tordent souvent le cerveau dans tous les sens puisqu’il nous est, nous humains, très compliqué d’imaginer le Temps autrement qu’en une ligne incompressible qui ne va que dans un sens et ne se revit jamais, le film, malgré son high concept de départ n’est jamais compliqué, jamais tordu, jamais scientifique, jamais prise de tête et beaucoup trop anecdotique pour nous accrocher. Les personnages sont peu intéressants et ne sortent jamais du cliché dans lequel ils nous sont présentés dés le début : l’artiste raté, l’écrivain raté et le raté tout court qui forment un trio amoureux pas excitant ! Le bon flic noir est là aussi, et le méchant bookmaker russe également ! C’en est presque comique. Vous l’aurez compris, une sombre histoire d’argent va s’immiscer au milieu du trio jusqu’à ce que le film tombe dans la plus simpliste misogynie en faisant du seule personnage féminin une manipulatrice qui s’excuse à son amant ( l’artiste raté ) d’être faible pour ne pas avoir réussi à sauver leur couple, puisqu’elle l’a trompé avec son colloque ( le raté tout court ). En gros, c’est elle qui fout la merde, et le bookie, devient une anecdote dans l’anecdote. Bon, la fin de ma critique devient plus compliqué que le film donc je vais conclure en rajoutant que la mise en scène très sobre du réalisateur, aussi classique qu’elle soit et sans effet, est ce qui relève un peu le niveau de ce film raté qui, à cause d’un scénario avorté de son potentiel conceptuel n’est pas allé au quart de ce que le synopsis nous faisait attendre.