La science-fiction et Hong-Kong, ça n'a jamais fait bon ménage, et à part une ou deux exceptions, personne ne pourra le nier. Alors lorsqu'en plus, on retrouve l'inépuisable Wong Jing aux commandes, il y a vraiment de quoi avoir peur. Future X-Cops, c'est simple, c'est en tout et pour tout deux scènes à retenir de tout le film, et ces scènes sont plus à ranger du coté du bon gros nanar rigolo que du vrai film de SF tant Hong-Kong nous prouve une fois de plus qu'ils ont 15 ans de retard en matière d'effets spéciaux. On se croirait parfois devant du Nu Image (avis aux connaisseurs), ce qui prête régulièrement à sourire alors que ce n'est pas du tout le but recherché...

Wong Jing nous met directement dans le bain. Les 20 premières minutent se situent en 2080 dans une ville toute droit sorti du 5ème Element de Luc Besson avec tout ce que ca engendre de bâtiments hors normes et de véhicules volants. Andy Lau sur sa moto volante rejoint rapidement rapidement le feu de l'action : lors d'un congrès où un chercheur annonce une nouvelle technologie pour fournir de l'énergie à la population, ce dernier se retrouve être la cible de « mutants cyborgs » (appelons les comme ça) arrivant par le sol dans une vrille géante (!), menés par un Fan Siu Wong toujours plein de charisme. La particularité des mutants, ce sont leurs « excroissances » qui proviennent tous d'animaux : le mutant Porc-Epic (!!), serpent, crabe (!!!), mante religieuse, chauve souris ou encore euh... diablotin... On se croirait presque dans un Sentai type Bioman, jusque dans le ridicule de la démarche et de leurs mouvements. On sent certains acteurs vraiment gênés par les prothèses desquelles ils ont été affublés et le semblant de chorégraphies qui pourrait exister (Ching Siu Tung quand même derrière, merde !) est complètement inexistant.
Si tout cela tenait la route niveau effets spéciaux, ça passerait encore. Mais même là on nage en plein milieu nanar avec des effets vraiment mal incrustés, des textures qui perdent en détail d'une seconde à l'autre, et surtout des acteurs qui ont l'ait complètement paumés et pas un poil motivé par ce qu'ils sont en train de faire, Andy Lau en tête. Seul Fan Siu-Wong s'en sort bien, ou plutôt s'en sort mieux que les autres pour être plus dans le vrai.

Cette scène de vingt bonnes minutes a au moins le mérite de nous faire rire par son ridicule et on se dit que si tout le film est du même acabit, il aurait toutes ses chances de figurer au panthéon des nanars rigolos made in HK. Oui mais voilà, tout le budget a du y passer dès les premières scènes et pour éviter un surplus de SFX, Wong Jing a la « bonne » idée de faire à son héros un retour vers le passé jusqu'en 2020. [Parenthèse ON] Un flic qui pour empêcher un évènement revient dans le passé (présent pour nous), ça ne vous rappelle rien ? Mais si, souvenez vous, Future Cops de ce même Wong Jing, même principe et... tiens, presque le même titre... Le recyclage fonctionne toujours à Hong-Kong, tout va bien... [Parenthèse OFF].
Retour en 2020 donc, et là, c'est le drame. Fini les combats foireux et les effets spéciaux ratés qui nous font faire risette, et bonjour à la romance bien mièvre matinée de comédie bas de gamme à base de scènes inintéressantes à rallonge, de raccourcis scénaristiques parce que chez Wong Jing on s'en bat les steaks, d'informations qui arrivent comme ça d'on ne sait où. C'est long, c'est chiant, c'est mou, et ce malgré un petit regain d'intérêt vers la fin, lorsque les mutants retrouvent une furieuse envie de taquiner du Andy Lau.

On regarde sa montre, 1h20 au compteur... Si les 20 dernières minutes sont du même acabit que le début du film, il y a de quoi finir sur une touche sympa et on garde vraiment l'espoir jusqu'au bout. Et là... c'est le drame... On retrouve bien nos mutants rigolos (plus que 2 à vrai dire, les autres ayant été détruit dès la première scène) sauf que là, c'est bien pire. Dès qu'Andy Lau enfile son armure ne laissant apparaitre que son visage, on atteint le point qui fait basculer un film de nanar à navet. Que les SFX soient ratés, c'est une chose, mais que les mouvements de robot Andy soient tellement ratés qu'on a l'impression que ses mouvements sont incomplets, comme si on clignait des yeux très rapidement et que du coup il manquait des images, c'est autre chose, surtout lorsque c'est fait le plus sérieusement du monde. On frise le foutage de gueule (et je ne vous parle pas de la fête foraine...) et le twist final avec la petite fille finit de nous achever par KO. [Future X-Cops 1 : 0 Spectateur].

Vous l'aurez compris, Wong Jing rate une fois de plus le coche, bien plus que Benny Chan et ses mutants rigolos de City Under Siege qui avait lui au moins le mérite s'assumer la connerie de son film. Future X-Cops est un bon gros navet, certes généreux dans ses rares scènes d'action mais pas assez nanar, hormis la première scène, pour retenir notre attention. Difficile de dire si Andy Lau s'est embarqué là dedans pour payer ses impôts ou par simple sympathique pour Wong Jing qui a beaucoup aidé à sa reconnaissance cinématographique, mais dans tous les cas, c'était un très mauvais choix.
A éviter !
cherycok
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le 22 nov. 2011

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