De la dizaine de films de JCVD que j'ai vu jusqu'à présent, je placerais sans hésiter Timecop bon dernier.
L'équipe du film est arrivée à réunir les défauts inhérents aux œuvres traitants du voyage temporel (le scénario bien casse-gueule principalement), sans pour autant arriver à toucher du bout du doigt les qualités du genre (la diversité d'époque parcourue et autres paradoxes temporels notamment). Pour tout vous dire, si on aperçoit 4 époques différentes durant les près de 1h40 de film, les deux plus anciennes n'apparaissent que très (trop) brièvement. La première, se déroulant en 1863 en pleine Guerre de Sécession, nous est présentée uniquement lors de l'introduction, durant moins de deux minutes ; et la seconde, à Wall Street en 1929, apparaît quant à elle à peine plus de cinq minutes lors de la première partie du film, avant, elle aussi, de complètement disparaître. Les deux autres époques que nous voyons à l'écran sont donc le présent de 1994 et le futur de… 2004… « Que c'est génial ! » ai-je envie de dire d'un air dépité. D'ailleurs, le seul changement du futur de 2004 par rapport au présent de 1994 est un labo souterrain « hi-tech » (notez les guillemets) ainsi que des voitures du futur qui sont autonomes… quel manque d'ambition !
De toute façon, en parlant d'ambition, on nous explique très vite que si nous nous attendions à regarder un film qui en posséderait un minimum, c'est mort de chez mort : les personnages du ne peuvent pas aller dans le futur, et bien qu'il soit possible d'aller dans le passé, on nous indique d'emblée qu'il faut éviter de le modifier (bien sûr, on nous le dit, mais on nous ne le montre pas). En d'autres termes, si vous vous attendiez à voir un truc cool à base de soldats avec des lasers qui tuent Hitler ou qui surgissent en pleine guerre napoléonienne, ce n'est pas Timecop qu'il faut voir.
Concernant le scénario, pour la faire simple, la femme de JCVD meurt dès le début du film et on le revoit 10 ans plus tard, voyageant dans le temps, et étant toujours bloqué dans le passé, n'ayant pas réussi à accepter la mort de sa femme. Tout va complètement changer lorsqu'il va apprendre que notre méchant du jour, un sénateur pourri dont la personnalité se résume à taper ses collègues et manger des cacahuètes (oui), veut remonter dans le temps afin de voler un peu d'or sans se faire remarquer pour ensuite se faire élire Président dans le temps présent grâce à tout ce fric accumulé (spoiler : notre méchant du jour ne connaît pas Michael Bloomberg). Mais c'est surtout lorsqu'il va apprendre, grâce au hasard des plus totales (mais alors vraiment), que sa femme était enceinte avant de décéder qu'il va se décider à trouver un moyen afin d'abattre le sénateur.
Que ce soit à travers le comportement de ses personnages ou les situations parcourues, le long-métrage coche la plupart des cases pour réaliser un truc cliché. Sinon, comme dit plus haut, on retrouve la plupart des défauts inhérents au genre, la fin m'ayant beaucoup fait penser à celle de Retour vers le Futur[1] puisque Max (le prénom du personnage de notre belge préféré), tout comme notre cher Marty McFly, retrouve une vie qui n'était pas la sienne jusqu'alors : le type se retrouve tout de même en face d'une maison qui n'est pas vraiment la sienne, à serrer dans ses bras son enfant qu'il n'a jamais vu et sa femme qu'il n'a pas revu depuis 10 ans. Ce qui vient juste de me faire penser qu'à chaque fois que JCVD revient dans le présent, il n'y a personne pour lui demander de rédiger un rapport, de dire ce qu'il a fait ou si des changements se sont produits depuis qu'il est revenu… m'enfin, si je commence à mettre sur On mes deux neurones face à ce scénario de merde, je ne m'en sortirais pas.
Vous pourriez me dire alors qu'on s'en branle un peu du scénario dans un film avec JCVD… et vous auriez raison ! Sauf que l'action non plus ne suit pas… c'est peut-être même pire en fait ! Car en plus de ne pas être marquantes, certaines se révèlent plus ridicules qu'autre chose. La pire de toutes étant probablement celle durant laquelle JCVD se fait attaquer dans son appartement : séquence nous donnant l'un des pires combats au couteau de l'histoire du cinéma. En plus de ça, il faut davantage compter avec la doublure de Jean-Claude qu'avec lui-même lors de certaines scènes. Je serais tenté de dire que ça ne me dérange pas, l'acteur étant très prisé à l'époque et ayant de toute façon pris la grosse tête… mais quand la doublure est flagrante et même pas vraiment nécessaire (je veux dire, quel acteur de 32 ans a besoin d'une doublure pour courir ?), ç'a tendance à plus me faire lever les yeux au ciel qu'autre chose. Au moins, il nous fait son grand écart à plusieurs reprises… on se contentera de ça, que voulez-vous ?!
Le film a coûté 28 millions de dollars, ça peut paraître peu, mais j'ai déjà vu beaucoup mieux avec moins. Pour le coup, le « faible budget » n'est clairement pas une bonne excuse pour justifier la médiocrité du film. Au moins, à l'image de la coupe mulet du futur de l'un des antagonistes, l'équipe du film a eu le bon goût d'insérer une scène en image de synthèse qui marquera tout spectateur la voyant à la tout fin de son film… jugez plutôt cette merveille !
L'année suivant TimeCop, Peter Hyams réalisera Mort Subite, toujours avec Jean-Claude Van Damme pour le rôle principal : un Die Hard-like pas exceptionnel, mais clairement plus qualitatif que le film dont il est question ici. En tous cas, concernant TimeCop, j'ai beau apprécier JCVD, c'est un grand NON !
[1]Ce qui me fait penser que, tout comme dans Retour vers le Futur, l'un des personnages du film revient dans le passé afin de gagner en bourse.