Vous n'aurez plus envie d'avoir des enfants, si c'est pour qu'ils ressemblent à cet atroce bébé tout droit sorti de l'Exorciste : d'une laideur à faire fondre les yeux, il vole au-dessus du sol (animation pas très au point lorsqu'il est censé se rouler par terre), il bave des flots rectilignes étranges... Non, vraiment, le film d'horreur n'est pas loin. Heureusement, pour ramener un peu de douceur dans ce monde d'animation irritante pour les rétines, l'on trouve cet adorable petit homme-orchestre tout en formes rondes, couleurs chatoyantes, visage avenant, aux reflets de lumières qui le font briller et à la mélodie agréable à écouter lorsqu'il se déplace. Ce personnage réussi doit donc, tant dans le court-métrage que dans l'intrigue, cohabiter avec le Démon Baveux, ce qui n'est pas facile, dans les deux cas. La fin nous a légèrement déçus, car on approchait tout doucement du don de sa personne pour faire cesser les pleurs de l'enfant, mais le court-métrage choisit plutôt de détourner l'attention du bébé de ce beau geste, le rendant insignifiant, voire même pousse l'homme-orchestre à être négligeable car accessible ("on ne veut que ce qui n'est pas à notre portée", semble nous dire cette fin, au lieu d'une morale plus tendre avec un compromis entre les deux personnages par exemple). On préfère mille fois les animations suivantes du studio, bien plus poétiques et surtout moins corrosives pour les yeux.