"Se sei vivo, spara (1967) FR :Tire encore si tu peux; ENG: Django, if you live, shoot !
(Vu en VOST, EDITION SEVEN 7)"
(Titre français sympa, mais l'original colle mieux au film (se sei vivo spara = si tu es vivant, tire). Quant au titre anglais...il n'est ici nullement question de Django...astuce ,très courante, de distributeurs surfant sur les succès d'alors ! )


Deux groupes de malfrats s'unissent pour mettre la main sur une importante cargaison d'or. Mais après avoir réussi leur coup, au prix d'un petit massacre sur des gardes sans défense, Oaks (Piero Lulli) et sa bande composée d'américains trahissent et exécutent leurs collègues mexicains menés par Tomas Milian https://www.senscritique.com/liste/Mes_acteurs_fetiches_Vol_1_Tomas_Milian/2861774, dont on ne connaîtra jamais le nom (tantôt appelé métisse, bâtard ou étranger).
Mais Oaks et ses amis ne vont pas profiter longtemps de cet or... et Tomas Milian n'est pas tout à fait mort !
Réalisé par Giulio Questi en 1967, Se sei vivo, spara fait figure de véritable OFNI dans le genre du western italien. Une sorte de western-gothique malsain et immoral, dirons-nous. Selon les dires de Questi, il ne voulait pas réaliser de western, mais le producteur ne lui aurait pas laissé le choix, le genre étant alors en pleine âge d'or.
Militant dans la résistance lors de la seconde guerre mondiale, le cinéaste semble vouloir ici retranscrire son ressenti sur cette douloureuse période. La fosse commune creusée par les futures victimes, les profanations de tombe, les lynchages, la lâcheté, l'avarice et la violence des villageois, les chemises noires de Sorro (Roberto Camardiel), tout cela évoque clairement cette époque, comme l' « exposition » en place publique des corps des bandits. L'une des scènes les plus marquantes du film.
Si l'on ajoute à cela un brin de racisme (« ni chiens, ni indiens, ni étrangers » s'exclame un villageois avant d'aller scalper de l'indien!), une pincée d'homosexualité latente (il faut voir comment la bande à Sorro lorgne sur le gamin Ray Lovelock...) et une cuillère de bizarreries ( Tomas Milian mort-vivant qui se lave les mains, deux indiens complètement perchés et sortis de nulle part, un perroquet alcoolique...), on ne s'étonnera pas que certains trouvent ce film indigeste ou trop épicé !
Quelques incohérences, des ellipses, ou encore un playback de Marilu Tolo, viendront ternir un peu l'ensemble mais la réalisation est de qualité et donne d'ailleurs envie de voir La mort a pondu un œuf avec Trintignant et Gina Lollobrigida, autre film de Questi sorti l'année suivante. Le début du film, ponctué de flashbacks est très réussi, malgré le peu de moyens, flagrant lors de la scène de pillage. L'intrigue surprend aussi, alors qu'on pourrait s'attendre à un film de vengeance, il n'en est en fait rien puisque Oaks et sa bande se font rapidement refroidir. Le fil, l'autre acteur principal du long-métrage, est finalement l'or, lâchement volé au début alors que les soldats se baignaient et qui conduira à sa perte tous ses différents possesseurs !
Côté acteurs, fada de Tomas Milian, je considère qu'il s'agit là d'une de ses plus belles interprétations, tout en retenue, traversant le film tel un fantôme. Le reste du casting tire son épingle avec notamment Paco Sanz (vu dans Faccia a Faccia et Tepepa entre autres) excellent en « citoyen modèle » totalement pourri, ou Roberto Camardiel (Double Whiskey dans Arizona Colt, vu dans certains Leone et Sollima notamment) campant un chef d'une horde de gays en rut vantant la sensualité du combat et des uniformes ! Parmi ceux non-cités, notons l'apparition d'habituels seconds couteaux du genre comme Herman Reynoso (le chef mormon dans la resa dei conti), Franck Brana (qui joue dans un très grand nombre de spagh') ou encore Milo Quesada (aperçu dans la dixième victime).
Enfin, la partition de Ivan Vandor, qui réalisa peu de B.O. et joua avec Morricone dans le groupe Nuova Consonanza, est très sympa, entêtante et mystérieuse, finissant d'apporter une teinte trouble à un film qui l'était déjà pas mal !
https://www.youtube.com/watch?v=oPDI3EFTam0

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le 20 oct. 2020

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SB17

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