Tishe
7.3
Tishe

Documentaire de Viktor Kossakovsky (2003)

On a tous pu constater l'absurdité de la vie. Notamment celle concernant ces ouvriers communaux quand il s'agit de travailler un peu (l'exemple typique : un ouvrier balaie pendant que deux autres regardent). Et bien un type a décidé de filmer ça. Et c'est beau.


C'est sans doute un peu trop long : les séquences ne sont pas hyper nombreuses, mais au bout d'un moment ça devient redondant. Mais c'est aussi parce que, passé les deux premiers cas, les petites histoires montrées, sont souvent trop ellipsées : on ne sait pas trop ce que les ouvriers font, l'auteur se contente de laisser les moments les plus absurdes, mais c'est déconnecté de sa suite logique d'événement.


Il n'y a pas que des ouvriers dans ce film, il y a aussi des passants, des automobilistes, de la poussière, des voisins, un combi de flics qui s'arrête et dont les prisonniers s'échappent curieusement pour vite se faire arrêter à nouveau, ... plusieurs moments délicieux, trop décousus, marquant ainsi l'imprévisibilité et l'absurdité de la vie, mais qui en même temps déforcent le film parce qu'on ne sait pas trop où on va.


Le travail de montage est tout dans ce film. On peine parfois à s'y retrouver, parce qu'il n'y a pas beaucoup de repères temporels (à part la neige) et parce que l'auteur ellipse vite certains passages, pas d'autres. Le déroulement en accéléré auquel a recours le réalisateur renforce le côté absurde, rappelle ces films muets d'antan (ce film-ci étant lui-même presque muet) ; malheureusement ce n'est pas constant et ce petit jeu se remarque trop par conséquence.


Les images sont amusantes mais ne mettent pas toujours le dispositif en valeur. En effet, les plans sont parfois si différents les uns des autres, qu'on se demande s'il a bel et bien filmé systématiquement du même endroit. Quelques choix pompeux font aussi sortir du film (le réal qui filme un peu aléatoirement ou bien qui trouve le moyen de s'inclure brièvement dans son film grâce à son reflet). La musique fonctionne bien, souligne l'aspect humoristique et permet ainsi d'alléger le récit, y compris lorsque le réalisateur se prend des ego-trips.


Bref, voilà un documentaire assez amusant, un peu confus et foutraque mais sympa.

Fatpooper
6
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le 28 avr. 2019

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