Vombrissement sur la croisette.
Un film absolument trash, dit "monstrueux", se retrouve doré le temps d'une soirée.
Est-ce une simple provocation ? Le jugement serait bien réducteur. Comme l'admet sa réalisatrice elle-même, Titane n'est certainement pas parfait. Il n'est pas une Palme de consensus, comme aucun autre film ne peut vraiment le prétendre finalement. Pour encore reprendre les, justes, mots de Julia Ducournau, chercher "la perfection est une impasse".
Titane est une proposition audacieuse et radicale qui mérite d'être récompensée. Partant du principe que tout le monde n'y entrera pas.
La bande-annonce pouvait laisser présager d'une mise en scène remarquable. Une promesse encourageante pour faire suite à un Grave en manque de moyens, mais pas d'envies. Effectivement, Titane cogne fort et ne fait pas dans le demi-mesure pour en mettre plein la vue.
Mais le film en a aussi sous la pédale d'un point de vu scénaristique. Dans son évolution, et celles multiples de ses personnages, le récit aborde des motifs variés et très contemporains. Le rapport au corps, au genre, à l'identité, les rapports familiaux, les rapports violents et les rapports intimes. Tout y passe à la moulinette en titane qui bouscule et déstructure les psychologies et les vérités sûrement déjà un peu dépassées.