Attention spoiler
Alexia petite, a vécu un traumatisme crânien, littéralement, avec plaque en titane dans sa tête à la clé.
Il est question de traumatisme, au-delà du crânien.
Ce film questionne le fait qu’un traumatisme transforme un être humain : dans son cas, il la déshumanise complètement (elle devient une tueuse), et la modifie de façon physique (son corps devient du titane, elle « devient » son trauma).
Quand le bébé nait, il a sa colonne en titane également. On comprend alors qu’il y a la question de l’héritage : on transmet sans le vouloir nos traumatismes à nos enfants ?
D’ailleurs, elle a une relation froide avec son (vrai) père dès le début, qui n’accepte pas qu’elle soit à son image : froide et distante.
On pourrait aussi ajouter qu’il y a une forte expression du thème du déni : le (faux) père joué par Vincent Lindon est un être solitaire, qui préfère être accompagné d’une inconnue, plutôt que d’être seul. Il est dans le déni de l’identité de son fils. Même si un de ses collègues essaye de lui en parler, il s’y refuse, préférant rester dans cette ignorance. Et lorsqu’il fait face à la réalité de son genre (et donc de sa fausse identité), il reste quand même dans le déni, en lui recouvrant le corps de la serviette de bain qui l’empêchait de voir la vérité. Maintenant il sait, mais continue de faire avec.
Il est aussi dans le déni de son propre âge : il se pique pour rester au top, pour éviter l’inévitable : la vieillesse. L’Homme n’est pas une « machine », comme voudrait nous le faire croire le début du film, lorsqu’elle tombe littéralement enceinte de sa voiture.