Après le générique, j'ai pardonné l'intro pour tendre les narines dans l'espoir que ça allait cracher des flammes avec des odeurs sataniques de benzine et de nitro... las, passée cette page de pub, ça sentait déjà la charogne, il n'y avait pas de mécanique, juste une carcasse vide et désossée qui roula sur la jante pour aller s'écraser dans le fossé.
Esquivant le temps de la dérive mentale et schyzoïde, nous est servi un propos cru, incohérent, avec plusieurs bonnes idées durement gâchées.
Est-ce que 15mn à couper et autant à ajouter auraient permis de négocier les thèmes rencontrés pêle-mêle avec les angles nécessaires ?
La présence écrasante d'un Vincent Lindon jouant avec le feu ressemble à un mauvais rêve. D'où vient la palme attribuée ? On se le demande. Plane une esthétique certaine à l'odeur de souffre mais, qui, avec un trait trop appuyé, crée ce contraste clinique dans lequel le film s'essouffle rapidement.
La caméra, fréquemment placée à la mauvaise hauteur — pour créer le malaise, on a bien compris — n'hésite pas à situer le spectateur à la place de la victime ou au niveau d'un cafard, les variations de filtres colorés achevant le tout.