Avec « Titane », Julia Ducournau revient après « Grave » et soigne sa mise en scène en proposant un récit queer, subversif, iconoclaste. Son film ne manque pas d’énergie, mais très vite on se rend compte que la coquille est bien vide et on se demande toujours de quoi elle voulait vraiment nous parler. Plus problématique encore, à vouloir se jouer des codes du genre, elle flirte dangereusement du côté de la série Z, laissant un étrange arrière goût de nanar qui se prend au sérieux. Pour un film qui se veut emblématique d’une génération nouvelle, c’est un sérieux problème. Lindon en fait des caisses, des mégatonnes - la croisette se pâme et plébiscite une des performances les moins subtiles de l’acteur . On se demande encore pourquoi diable Spike Lee a donné la Palme à ce film - peut être lui et son jury ont flairé le bon coup de com (qui s’est avéré être un pétard mouillé au final, le film rencontrant peu de succès public et une critique mitigée.) - mais au regard des derniers films du cinéaste (son pénible « Da 5 bloods » pour Neflix), on se dit qu’en fait tout cela est tristement assez cohérent.