Titanic fait parti de ces films qui ont hanté ma vie, tout simplement parce que je ne l'avais pas vu. Enfin, qu'à moitié, parce qu'à chaque fois qu'il passait à la télé, je tombais sur la dernière partie sans avoir vu la première heure et demi. Pourtant, je suis un fan inconditionnel du cinéma de James Cameron, mais je n'avais jamais franchi le pas avec Titanic, comme s'il était le monument que je ne regarderai jamais.


Même en l'ayant acheté en Blu-Ray 3D, il restait là, tranquille sans que j'y porte une quelconque attention. Lorsque, enfin, ne craignant pas ces 3h14 de film, je m'y suis mis, j'ai enfin regardé Titanic.


Et ce fût magique ! C'est définitif, j'en suis certain, James Cameron est indéniablement mon réalisateur préféré. J'ai longtemps pensé que Christopher Nolan était mon réalisateur préféré, notamment parce qu'il a réalisé mon film préféré, mais aussi parce que j'ai adoré chacun de ses films.


Mais quand je regarde un film de James Cameron, j'ai l'impression de voir du Grand Cinéma. James Cameron est la définition même du Grand Cinéma, celui qui vous happe à chaque instant, qui vous aspire dans un univers et qui vous fait vivre une expérience à chaque visionnage. Et James Cameron est le meilleur dans le domaine.


Il a été capable de nous transporter dans une guerre entre humains et machines sur fond de thriller dans Terminator, nous montrer une escouade de militaires affronter des Aliens de manière épique, nous faire plonger dans les Abysses, nous faire découvrir un tout nouvel univers extrêmement bien exploité avec Avatar (et des gens insistent encore pour dire que c'est qu'un simple Pocahantas sans âme, je t'en foutrai moi des arguments à la noix), et Titanic, c'est peut-être le voyage le plus merveilleux qu'il m'a fait vivre.


Ce que je considère comme étant Grand Cinéma, c'est un film qui dépasse les limites, qui va au-delà de tous ce que le spectateur peut s'attendre, ça ne se limite pas qu'à des effets spéciaux surprenants ou a des décors splendides (incroyable retranscription de l'époque à travers les costumes et les décors), c'est aussi un film qui vous fait vivre une émotion puissante, qui vous fait aimer des personnages comme jamais, c'est ce qu'on espère voir à chaque fois qu'on regarde un film, c'est le vivre.


Et j'ai vécu Titanic, j'ai été dedans durant les 3h14, j'étais à bord de ce paquebot immense contemplant deux âmes que tout opposent s'approcher, s'aimer. La première chose qui m'a sidéré avec Titanic, c'est le paquebot en lui-même. Cameron arrive à le filmer de sorte qu'on est écrasé par sa taille, impressionné par ses dimension. Le paquebot est imposant, et semble indestructible à première vue d’œil, et c'est bien ça que voulait Cameron. Durant la première heure et demi, on scrute chaque recoin du Titanic, persuadé que celui-ci ne coulera jamais et mènera ses passagers à bon port, que ce soit avec sa technologie surprenante, l'équipe de marins à bords ou simplement la structure, on croit en ce navire et on lui fait confiance.


A part, nous suivons un DiCaprio encore jeune en Jack Dawson qui grimpe in extremis sur ce légendaire navire et s'envole vers les Amériques, vers une nouvelle vie. Il est pauvre, vit au jour le jour, et s'y plaît. De l'autre côté du navire, on suit Kate Winslet (magnifique) en Rose Bukatter, fille de riche, mais écrasée par ce milieu hypocrite où on se marie par intérêt et où l'amour passe par les objets comme ce magnifique diamant en forme de cœur. Le décalage est flagrant, et ça pourrait manquer de subtilité, un mec pauvre mais qui sourit à la vie, et une fille riche qui suffoque dans ce monde d'apparence prête à se suicider pour échapper à tout ça. Mais c'est ce décalage qui rend ce duo de personnage remarquablement attachant. Jack s'introduit dans le monde de riches, s'y adapte à sa façon, et Rose fait de même dans le monde des pauvres, dans les bas étages du Titanic.


C'est tout con, mais c'est beau. Je me souviendrai toujours d'une phrase qu'a dit mon prof de ciné quand on parlait de Cameron (qui rappelons-le, a horreur d'écrire des scénarios) : « James Cameron sait raconter une histoire ». C'est exactement ça, l'histoire d'amour de Titanic est simple, mais tellement bien racontée, tellement bien mise à l'écran avec des acteurs tellement bons, qu'on ne peut qu'être heureux de voir un si beau couple.


Je pensais que j'allais m'ennuyer pendant la première partie du film, que l'histoire d'amour allait me répugner, mais aucunement, parce que j'ai été transporté par ce couple, c'est comme si j'en avais fait partie, et j'étais bien.


Et tout à coup, le rêve prend fin, l'iceberg à la con vient se heurter au paquebot indestructible. Et là, j'ai un exemple parfait pour dire à quel point Cameron sait raconter ses histoires. Au tout début du film, on est à notre époque, et un personnage raconte chaque étape du naufrage du Titanic, l'inondation des couloirs inférieur, les lumières qui s'éteignent, la coque qui s'élève pour se casser en deux, etc... Explication claire, rapide et facile à retenir. Et durant toute la dernière partie, après que le paquebot se soit heurter à l'iceberg, on voit en direct chaque étape du naufrage, et on le vit. On vit l'inondation des couloirs, on se sent aspiré par le courant d'eau. Et on se dit que les personnages pourront survire, mais c'est alors qu'on se rappel chaque étape du naufrage, et qu'on comprend que l'espoir est illusoire. Car le Titanic va sombrer, et que seuls ceux qui ont une place dans les canoës vont survivre.


Au même moment, lorsque j'étais en train de réfléchir à ça, je me suis rendu compte du nombre de figurants dans le film, de la panique générale sur le navire, les angles de vue étaient géants, on pouvait bien voir plusieurs centaines de personnages sur un seul plan, et chacun s'agitait avec peur, et dans le lot, on voyait notre couple, Jack et Rose se démener pour trouver un moyen de s'en sortir. Et on y croit, même si on connaît la fin, on y croit parce qu'on a finit par les aimer ces personnages.


Et comme si Cameron n'était pas déjà un génie de mise en scène, il nous fout un plan tout con encore, un plan d'ensemble gigantesque, où nous pouvons voir ce paquebot sombrer dans cette immense étendu d'eau. Le paquebot est minuscule, et le navire qu'on a toujours trouvé imposant nous apparaît alors fragile et ridicule. Le tout accompagné plus tard par la réplique du constructeur du navire : « j'aurai aimé vous construire un navire plus résistant ».


A partir de ce moment, j'ai arrêté d'analyser le film, de réfléchir aux effets de mise en scène et au génie de James Cameron, parce qu'il n'avait plus rien à me prouver. Je n'avais plus qu'à contempler ce navire sombrer dans un océan énorme, voir ces gens se débattre dans une étendue de mer glacée, et de voir ce couple séparé par cette tragédie. C'est ça que j'appelle vivre un film, quand on ne réfléchit même plus à rien quand on le regarde, on est dedans, et je n'avais pas vécu ça depuis Apocalypse Now.


Alors bon, les larmes n'ont pas coulés, peut-être parce que je connaissais déjà la fin et que je suis un homme viril (non), mais l'émotion était palpable et je suis sortie du film démunie et totalement abasourdi par ce que je venais de voir.


Il me semble donc évident que Titanic est un chef d’œuvre absolu, un monument du cinéma qui mérite bien son succès. Quelle expérience cela devait être au cinéma ? Parce que déjà, dans ma chambre avec une bonne télé et un excellent son c'était magnifique, mais ça n'a rien à voir avec une salle obscure.


Titanic n'est peut-être pas mon film préféré dans la filmographie de James Cameron, mais il demeure son plus grand film, de par sa mise en scène titanesque, ses décors incroyables et son histoire émouvante. Ce mec ne sort de film qu'une fois tous les dix ans, mais bon sang, à chaque fois, c'est un monument, et Titanic en est la preuve.

Créée

le 2 mai 2018

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James-Betaman

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