la vengeance est un plat qui se déguste sans fin
Voila un film qui en laissera beaucoup sur le bord de la route.
Sans concession, ni trahison du texte et du récit théâtral, mélangeant les époques et les décors avec recherche, noyant les spectateurs en violence et perfidie en tout genre, Titus se présente telle une bête immonde, croulant sous ses immondices, avide de nous engloutir avec.
C’est délicieusement jouissif de cruauté.
Imaginez vous: Rome, que l'on sent décadente et fébrile, brise son harmonie à travers un jeu de dupe.
Parce que Titus a sacrifié le fils ainé de la reine des Goths, illustre captive ramenée à Rome, cette dernière n'aura de cesse d’essayer de le faire souffrir en manipulant l'empereur, jeune falot déséquilibré et bien peu amène d'incarner le pouvoir.
Le tout se mêlant à d'autres funestes manœuvres organisé par un personnage inquiétant, incarnation parfaite du mal et du vice. Enfin, des histoires de rivalités sentimentales et d'honneur distillent en permanence un sombre poison qui achève de décomposer toute illusion de sécurité et d'apaisement.
Ténébreux donc, cruelle et implacable, cette tragédie est bien décidée à nous montrer ce que l'humain est capable de construire dans le pire et l’abject.
Pathétique, misérable, répugnant, blessé et émouvant, chaque personnage devient bourreau ou victime, vainqueur auréolé de gloire et d'argent un jour, pauvre être hurlant et se débattant face à la mort le lendemain...
Un film puissant composé d'une belle équipe d'acteur évoluant autour d'un Anthony Hopkins au mieux de sa forme.
Une mise en scène inspirée qui sait oser. Une recherche esthétique qui peut parfois laisser dubitatif mais qui cependant permet d'offrir de superbes plans et un final d'une magnifique beauté.