Ce film (24 minutes) est le premier du programme intitulé « Les nuits en or » de la tournée 2013 organisée par l’Académie des César, dont la tournée (séance unique à chaque étape) s’achèvera le 16 juin à Paris. Le programme d’environ 2 heures comprend 7 courts métrages primés dans leurs pays d’origine. Le cru 2012 m’avait notamment permis de découvrir « L’accordeur» « The palace » et « Trotteur ». Cette année les thèmes importants sont les relations familiales et la perte de l’innocence en lien avec la notion de culpabilité. A noter que deux films d’animation font partie de ce programme et qu’ils sont tous les deux muets, l’un « Paper man » est une production Disney (déjà pas mal de critiques) et l’autre « Le vendeur de fumée » est un film espagnol sympathique mais pour lequel je n’ai pas grand-chose à dire.
Ce premier film commence par un tête-à-tête entre un père et son fils. Un film Norvégien qui présente des Macédoniens. La famille vit modestement dans une région montagneuse. Il est question d’un agneau à récupérer. C’est le fils Isa qui devrait s’en charger. Mais il semble rechigner (enfin c’est ce que le père voit), car il se prend une bonne gifle pour l’inciter à se bouger. Il traverse donc le village accompagné de son petit frère Hamid. Dans la montagne, ils appellent en vain l’agneau (d’où mon titre). Une averse orageuse les oblige à se mettre à l’abri dans une sorte de grotte. C’est là qu’Hamid a une très mauvaise inspiration qui va amener une situation pénible pour Isa, qui n’a pas su assumer correctement son rôle de grand frère responsable. Entre le besoin de protection et celui d’assurer son rôle, Isa est placé devant un terrible dilemme. Et ce n’est pas le gardien de la montagne qui pourra fournir de l’aide : trop fêlé.
Inquiet, le père est dans la montagne à la recherche de ses garçons. Il trouve Isa et comprend rapidement que quelque chose cloche. De retour à la maison, chacun fait ce qu’il a à faire. Isa a tenté de nier sa responsabilité, mais devant l’évidence il est bien obligé de changer d’attitude. La chute est remarquable, car par quelques gestes du père assis dehors sur un banc à côté de son fils, le réalisateur Izer Aliu réussit à faire passer beaucoup de choses.
Un film qui ouvre le programme de façon représentative (thèmes abordés, cinéma avant tout social, sensibilité, refus des grands effets, mise en scène sobre, scénario de qualité qui permet au spectateur de s’immerger dans une ambiance inattendue et de comprendre progressivement là où le réalisateur veut en venir, interprétations de qualité).