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Court-métrage de Duván Duque Vargas (2023)

Ce court-métrage présente les vacances d'un jeune garçon, son père et sa belle-mère, à quelques heures de Bogotá.


Dès le début, les trois protagonistes semblent très liés, notamment par la musique, lors du trajet jusqu'à leur destination de vacances. Toutefois, à leur arrivée, ceux-ci ont été surclassés et bénéficient de la suite présidentielle de l'hôtel. À cet instant, nous sentons bien que le séjour n'est pas uniquement destiné au repos et aux loisirs, mais également aux affaires du père. La négociation d'un accord pour des panneaux solaires se jouent en toile de fond de ces vacances, qui ne tardera pas à devenir la source de conflits entre les deux adultes, la belle-mère reprochant au père de ne pas oublier son travail le temps du séjour.


Les différents dîners entre ce qui semble être des amis se transforment en repas d'affaires, poussant à l'éclatement du couple. De plus, les affaires ne semblent pas se dérouler comme prévu pour le père. Cette discorde paraît toujours mesurée et rationnelle, et ne tombe ni dans le ridicule, ni dans le pathos.


Afin de recoller les morceaux, la petite famille se réunit dans un bar à karaoké. Nous y retrouvons l'élément initial qui rassemble les trois personnages: la musique. Néanmoins, l'heure ne semble pas à la fête. L'atmosphère est pesante, la famille silencieuse. Le père va alors tenter de rétablir la bonne humeur en s'essayant au chant: une performance qui laisse à désirer, mais qui réussit malgré tout à éveiller une certaine nostalgie aux deux autres. Mais ce ne sera que de courte durée, avant que la morosité ne revienne hanter les personnages.


La scène finale se déroule pendant un feu d'artifice. Le couple est rapproché, mais toujours fragile. C'est alors qu'un homme vient troubler ce moment, en leur proposant de les rejoindre à table. Malgré le mécontentement de la femme, le père se sent en incapacité de refuser, ce qui fera rechuter la symbiose du couple. Le film se termine sur une scène où les deux adultes dansent, la belle-mère ayant le regard fixé sur le jeune garçon.


Le film évolue donc autour de deux grands axes: le travail omniprésent, même pendant les vacances, et la relation entre le garçon et sa belle-mère.

Le jeune garçon est en effet spectateur de l'éclatement du couple, avec un père absent (au moins mentalement), et une belle-mère attentionnée. Sa relation avec celle-ci semble éclore lors de la scène finale: elle danse avec son compagnon, mais ne lâche pas du regard l'enfant, elle n'est là que pour lui. Aucune scène ne laisse place au loisir, les affaires du père sont toujours là, en arrière-plan, pour venir mettre fin à chaque étincelle de bonheur.


C'est un bon court-métrage autour de thématiques qui parleront à énormément de spectateurs. Le film ne rentre jamais dans la caricature ou l'exagération, les situations sont traitées de manières justes et efficaces, on comprend bien les intentions du réalisateur. Même s'il ne restera certainement pas dans les mémoires, ce court-métrage mérite d'être vu.

ChevalVapeur
8
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le 25 mars 2024

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