Tokyo Folies, de Koji Shima (1949) [Ginza Kankan Musume - 銀座カンカン娘] [vu le samedi 11/06/16 - rétrospective Shintoho, à la MCJP]


2 jeunes demoiselles rêvant d'une vie d'artistes vivent en colocation avec un couple de personnes âgées et leurs petits enfants, un jeune homme et une petite fille. Sans le sous, et après une rencontre avec un chanteur se vantant de faire beaucoup d'argent à Ginza, elle décide de l'accompagner pour former un groupe, tandis que le vieux couple est en même temps menacé d'expulsion.


Les comédies du cinéma japonais n'étant pas le genre le plus importé chez nous, il aurait été bien dommage de ne pas découvrir ce film, surtout après ce que m'en a rapporté Bruce. N'ayant pas fais attention que le film était des années 40, j'étais persuadé d'aller voir un film en couleur. J'ai donc été surpris à la vu du logo Shintoho en noir et blanc, mais c'est un détail. Le tout début m'a laissé craindre un spectacle un peu daté, les premiers gags et la première chanson ne m'ayant pas vraiment emballé, mais mon appréhension s'est assez vite envolé à partir de la scène d' "abandon" du petit chien, particulièrement amusante. Il faut dire aussi que Hideko Takamine, encore toute jeune dans ce film (même si elle a débuté dans les années 30 et avait déjà un sacré paquet de films à son actif) est pour beaucoup dans mon adhésion. Toujours pleine de charme et de fraicheur. Shizuko Kasagi, reine nippone du boogie-woogie, est également sympathique, et l'ensemble du casting est au top. L'histoire se suit donc avec un plaisir certain, alternant les gags et les numéros chantés a un rythme bien senti, même si la chanson principale revient un peu trop souvent. Au delà de la comédie, lors des passages à Ginza, le film nous rappelle brièvement d'autre films réalistes de l'époque comme L'ange ivre notamment, avec ses quartiers sales et mal fréquentés, et la célèbre chanson de Shizuko Kasagi, qu'elle avait déjà interprété dans le film de Kurosawa, face à un Mifune endiablé. On sent bien alors que nous sommes devant un film d'après-guerre, cette description conférant une dimension supplémentaire bienvenue au film. Sans être une perle absolue, c'est un film vraiment plaisant donc, et tout mignon, par cinéaste quasi inconnu chez nous.

k-chan
7
Écrit par

Créée

le 3 juil. 2016

Critique lue 337 fois

k-chan

Écrit par

Critique lue 337 fois

Du même critique

Histoire de fantômes japonais
k-chan
8

Critique de Histoire de fantômes japonais par k-chan

Sobrement rebaptisé en France Histoire de fantôme japonais, Tokaido Yotsuya Kaidan réalisé par Nobuo Nakagawa en 1959 est certainement l'adaptation cinématographique la plus connue du conte du même...

le 27 févr. 2013

6 j'aime

Carry on Pickpocket
k-chan
5

Critique de Carry on Pickpocket par k-chan

Lorsqu'il réalise ce film, le réalisateur-acteur-chorégraphe Sammo Hung a déjà plus de 10 ans de carrière derrière lui, et a réalisé son premier film 5 ans auparavant, en 1977. Jouissant d'une très...

le 3 avr. 2013

2 j'aime

L'homme diabolique d'Edo
k-chan
8

Un héros à Edo.

Masahiro Makino est un monument du cinéma nippon, demeurant pourtant très méconnu en occident. Sa carrière est impressionnante, réalisant de 1925 à 1972 plus de 270 films (d'après jmdb), sans parler...

le 19 févr. 2013

1 j'aime