Encore... et encore... et encore... et encore... et encore...

Pour finir la première journée en beauté, on va voir le dernier Mamoru Oshii, Nowhere Girl. Enfin, en tout cas, c’est ce que l’on croyait. Le film se déroule dans une école d’art, dans laquelle on a l’impression que les protagonistes se droguent : ils sont tous lents, ils parlent peu, hachent leurs phrases, restent plantés tel des piquets sans bouger… et tout se répète constamment. Ainsi, si vous vous endormez un peu (comme moi), et bien vous ne vous réveillez que pour voir les mêmes séquences (bien que légèrement différentes, très légèrement) quelques minutes plus tard. L’attente est à la hauteur de la déception, car on croyait malheureusement finir la journée en beauté avec Nowhere Girl. L’image est très (trop) brillante, clinique, comme les mouvements de caméra, travellings interminables, sur des personnages qui ne font rien. Les moments d’hystérie, pour pas qu’il ne se passe trop de choses quand même, sont tous, sans exception, monté au ralenti, sublimé par le même air tout droit inspiré d’Erik Satie. Le film se déroule dans une école d’art. Le mystère plane autour de cette jeune fille, plus patiente qu’étudiante, mais le voile se lève trop vite à cause d’une mise en scène un peu lourde qui enchaîne les symboles plus qu’évidents les uns après les autres. L’image est très (trop) brillante, quasi-clinique et répond ainsi aux mouvements de caméra, travellings lents et interminables, sur tous ces personnages figés dans un temps qui n’existe pas. Malgré cette lenteur constante, le film n’est pas désagréable, et les cadrages soignés de Oshii se contemple plus comme des tableaux que comme de l’image en mouvement. Ce film, qui se déroule dans une école d’art, ou un hôpital psychiatrique, on ne sait pas trop, est comme vous l’aurez compris très lent et très répétitif. Je répète, très lent et très répétitif. Les travellings interminables, pas désagréables pour autant car d’une fluidité et d’une maîtrise technique impeccable, font l’effet de véritables somnifères. Bien sur, Mamoru Oshii a plus d’un tour dans son sac, et la lenteur extrême du film n’est finalement là que pour contraster encore plus avec cette scène d’action plutôt bien fout, dans laquelle, cette mystérieuse étudiante/patiente enchaîne à la Kalachnikov un grand nombre de soldats russes (allez savoir pourquoi ils sont russes). Les chorégraphies des combats sont également très réussi, mais malheureusement, la surenchère d’effets numériques gores est assez insupportable, et donne l’impression que le bonhomme nous dit :”vous vous êtes fait ultra chier pendant 1h10, et bien maintenant, vous en aurez pour votre argent.” Cette extrême lenteur, je la prenais pour du foutage de gueule total, mais la discussion que j’ai eu avec les copains à la sortie du film me fait douter de la démarche de Oshii, et je me dis alors que si il a réalisé son film au premier degré, il vaut mieux qu’il arrête là le bonhomme. Comme je ne reverrais sûrement jamais le film (troplongtropchiant), je ne saurais jamais. Tant pis car au fond, ce film, on s’en fout complètement. Dans deux jours, je l’aurais oublié. Il est donc bien loin le temps d’Avalon.


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VictorTsaconas
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le 20 oct. 2015

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