Osez Ozawa. Quel gâterie de voir la jolie Maria dans un film. On aimerait que plus de réalisateurs osent l'embaucher -- puisque vu sa filmographie, il est inutile d'essayer de la débaucher plus avant. Rien que la voir debout est un plaisir esthétique.
Tokyo Species est une sorte de spin-off / remake fauché de Species (La Mutante), avec plus de lycéennes tokyoïtes dedans.
Le mot fauché n'est pas à prendre à la légère. Pas de budget effets spéciaux, pas de budget sang (uniquement de l'encre rouge magenta), pas de budget "droits de tournage" (les plans de rue semblent filmés en caméra cachée). Mais malgré tout cela, le réalisateur parvient à faire quelques plans plutôt originaux. Le reste du temps, c'est assez bien filmé, et le montage est plus que correct.
L'économie du récit est très bien gérée également et ce film est la preuve qu'une série B (ou Z) efficace peut tenir en 1h. La durée du film est tout simplement parfaite. On n'a pas le temps de s'ennuyer (à part lors d'une scène de gestion de cadavre / explication de la nature du monstre qui traîne un peu en longueur).
En plus de cela, les actrices se donnent à fond (oscar des pleurs et de la souffrance pour "l'héroïne"), et, bien sûr, au milieu, il y a Maria Ozawa, une jeune femme issue d'un genre cinématographique peu reconnu, qui jouit d'un visage au charme vénéneux. Un mélange d'innocence et de perversité qui la désignait pour un tel rôle. Ce n'est sans doute pas une grande actrice, mais elle porte magnifiquement la jupe d'écolière.
Dommage que le réalisateur n'ait pas tiré parti de ses joues un peu marquées (recouvertes ici d'une délicate couche de fond de teint), qui auraient parfaitement convenues à son état de jeune fille possédée par une créature extra-terrestre.
Au final, le film se révèle très satisfaisant, bien troussé, avec quelques décors sympathiques (les ruelles, le toit, le hangar, l'école). Lui mettre plus de 5/10, au vu de la qualité intrinsèque de la photo et des effets spéciaux, serait malhonnête. Mais il y a des choses à en tirer, et il est beaucoup, beaucoup moins lourd qu'un film comme La Mutante 2, mais peut-être pas aussi underground et novateur qu'une expérience comme Tetsuo (oui, c'est une hérésie de les comparer).
À noter qu'il semble difficile de le trouver en v.o. sous-titrée anglais sur Internet, mais même en japonais, le film reste compréhensible, se révélant assez pauvre en longs dialogues philosophiques.