Tokyô no koibito, littéralement Le petit ami de Tokyo est un film de Yasuki Chiba. C'est une comédie-dramatique mais c'est surtout une comédie, où le quiproquo est roi !
On retrouve Setsuko Hara qui joue une artiste de rue, qu'on peut souvent voir dans des films d'Ozu (notamment dans Voyage à Tokyo ou encore Printemps tardif ) et Toshirō Mifune, qu'on retrouve dans les films de Kurosawa. Évidement ce seront des personnages centraux autour desquels va s'organiter une légère amourette (Une peu commme celle de Bonjour de Ozu, c'est subtil, sans effusion).
On y retrouve un riche soumis à sa femme et qui la trompe avec la barman, et c'est de cette histoire que va partir le premier quiproquo ! Mifune dans ce film fait des imitations de bagues (non il n'est pas samouraï cette fois), il en vend une au joaillier qui possède la vraie... ce serait dommage de confondre les deux...
Alors vous imaginez bien, les deux seront confondus, par une maladresse évidente dans une scène presque gaguesque où la femme du joaillier éternue et se trompe clairement de bague. Tout par de là et on nous manque pas de nous le rappeler en faisant ré-éternuer la femme du joaillier, ironiquement, quand elle se demande comment une telle erreur à pu être commise.
Parallèlement à ces problèmes de riches, il y a ceux des pauvres parfois nettement plus graves...
Ce réalisateur à l'habitude dans ses films de filmer les pauvres, et c'est exactement ce par quoi il va commencer en filmant dès le début ses "trois mousquetaires" chantant dans les rues à la manière d'un Gavroche. Ces mousquetaires, ainsi que toute une bande d'ami dont Mifune va se greffer vont participer à envenimer les problèmes des riches tout en faisant avec les leurs (le côté "drame" de cette comédie-dramatique).
Et donc parallèlement à cette histoire de bague, une amie du personnage de Setsuko Hara est gravement malade, elle écrit (ou plutôt fait écrire à Hara) une lettre à sa mère dans laquelle elle mène une vie parfaite (une vie simple avec, peu d'argent, avec un mari aimant qui aide aux taches ménagère...) au fur et à mesure qu'elle dicte (et qu'elle en finit avec les formules de politesse) on se rend compte que tout est faux, qu'elle a honte de sa vie et qu'elle essaie au mieux de rassurer sa mère... elle va de plus en plus mal, il faut faire venir sa mère... Mifune, le vendeur de faux, doit jouer sont mari.
Bref, la bague elle se perd et le couple de riche investissent une force incroyable dans la recherche de la bague, perdue dans la rivière. La femme finit par prendre un scaphandre et plonger tandis ce que son mari peine à pomper (ils le font eux-même les employés n'ont rien trouvé... mais nous ont offert un beau ballet sous-marin c'est déjà ça !). Et passent à coté d'eux toute la petite bande de "pauvre" qui rigolent ensemble en les voyant... le constat est clair !
Le film est moins beau qu'un Ozu, mais il est disponible sur youtube, profitez-en !