La Planète sauvage
7.5
La Planète sauvage

Long-métrage d'animation de René Laloux (1973)

Mais je reconnais ça c'est La Planète des singes !
On l'aura remarqué, ça ressemble énormément à la planète des singes, sorti quelques années auparavant. Mais ce n'est parce que l'histoire n'est pas originale que le film est mauvais pour autant ! (une évidence vous me direz).


Visuellement par contre c'est original ! Ce genre d'animation est rare et participe grandement à l'ambiance du film, ça rajoute au côté dérangeant du film. Car oui le film est dérangeant (encore une évidence ?). Le film profite vraiment de l'animation pour tenter des chose , par exemple les séances "d'imagination" dont Terr est témoin durant l'enfance. Dans cette scène ils sont 4 alignés et leurs corps se transforment. "L'imagination était riche aujourd'hui mais cet animal est insupportable." c'est une façon très particulière de représenter un loisir des "draags" (ce qu'ils font pour se divertir et oublier qu'il vont mourir) et de montrer à quel point ils sont différent et incompréhensible par nous.


Il y a une vraie distance qui est mise entre eux et nous. Ils n'ont pas de paupière et n'expriment pas d'émotion par leurs yeux (la fenêtre de l'âme comme dirait d'autres), ce qui rend difficile la compréhension de leurs émotions. Leurs façons de manger, de se mouvoir et même de méditer sont étranges. Toutefois, ils sont humanoïdes et si l'on fait abstraction de ces curiosité du comportement, ils sont comme nous, font de la politique, ont des loisirs, les enfants jouent puis beaucoup moins en grandissant, ont des différences d'opinion (sur la relation qu'ils devraient avoir avec les hommes). Quand les enfants organisent des combats avec leurs humains on les croirait à la cour de récrée en train d'échanger des cartes pokémon ou de faire des combats. Et bien sûr la relation qu'ils ont avec leur animaux de compagnies nous rappelle celle qu'on a avec les nôtres. La gamine draag aime sont petit humain et veut montrer à ses potes à quel point ils est génial, mais sans lui faire de mal les combats de chiens on oublie, lui sait chanter !
Ces draags sont cruel mais finalement on nous montre que les humains sont tout aussi cruel et bizarre. Bref ce sont les mêmes, il faudrait plutôt faire la paix, voir nos ressemblance plutôt que nos différences bla bla bla, les humains seuls sont faibles mais ensembles sont forts etc. etc. bref vous connaissez la chanson... (on a déjà dit que c'était pas original je crois).
Le bestiaire est intéressant ! Les montres sont sordides, même si ce ne sont parfois que des chimères, des amalgames de créature existantes (ils tuent une sorte de chauve-souris fourmilier, marrant celui là). Incroyable la scène du petit qui sort de l’œuf, qui se fait lécher comme un chaton par ce qu'on croit être sa mère et puis hop ! Un bon 4h ! c'est jouissant !


Il n'y a pas beaucoup de faux-fixes mais toute l'image tremble, ça fait office de faux-fixe moins cher que de redessiner deux fois les plans fixes.
Beaucoup de scènes ne servent qu'a l’ambiance (évidement, tout n'est pas forcement un fusil de tchekhov, ) ce n'est pas un mal en soit mais ça rend le film un peu redondant, sans tomber dans le "oh... génial... encore un animal bizarre... comme c'est... surprenant..." (on y est presque à certain moment). Et l’histoire comme elle est prévisible et que le film n'est pas très subtil, à la fin on attend juste de voir à quoi ressemble la fameuse planète sauvage avant de mettre une note sur Sens Critique et de passer à un autre film. Bon j'exagère, mais c'est ce qui fait que je lui mets une note entre 6-7. Bon on va mettre 7 comme il faut faire un choix et que la musique est très bonne.


"Twist" final, finalement la planète sauvage, c'est là où les draag font les enfants (à peu près), et quand ils font leurs affaires on peut "casser" leur moment. Bref, ils font la paix, s'isolent sur des planètes différentes (vive le communautarisme apparemment?) et les gamins remplacent les animaux de compagnies par d'autres animaux, non-humains cette fois (on en prend d'autre et on recommence?). Génial la fin...


Nan mais je suis mauvaise langue, les humains apportent aux draags" le dynamisme et la vitalité d'une pensée en pleine essor" (quoique ça veuille dire...) et en échange les humains ne sont plus en esclavage, tout est bien qui fini bien...

DylanAlavin
7
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le 15 avr. 2021

Critique lue 83 fois

Dylan Alavin

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