La Planète sauvage
7.5
La Planète sauvage

Long-métrage d'animation de René Laloux (1973)

René Laloux nous entraîne dans un voyage atypique et surprenant à travers La Planète Sauvage.

Alors que vous ne savez pas encore vraiment ou vous avez mis les pieds, que defile devant vos yeux le generique de debut, vous captez une musique. Une musique plutôt douce, envoûtante, intrigante. Les expirations d'une voix sensuelle. Feminine. Déjà, vous savez qu'il vous attend une expérience nouvelle, quelque chose d'hors norme. Loin de tout ce que Pixar, Disney ou la Japanimation a pu nous habituer.

Puis arrive la première image, le visage d'une femme qui court. Tout de suite, le dessin interpelle. On est troublé mais on continue de regarder, l'oeil avide d'en savoir plus. Le plan s'élargit, elle tient dans ses bras un bébé. Elle continue à courir cherchant à échapper un ennemi qui nous est inconnu. Toujours pas de son, seulement cette musique avec son choeur feminin pour accompagner l'image.
Puis une main apparaît. Énorme. Réduisant la mère et son enfant à l'état d'insectes grouillants et effrayés, dans l'espoir d'échapper à un dénouement inéluctable.

Mais quel dépaysement ! La planète sauvage est une véritable perle de la science fiction et de l'animation. Ce long métrage aurait un aspect presque hypnotique, accentuer sûrement par la lenteur des images et un léger manque de fluidité dans les mouvements.
Même si les dessins, avec leurs côtés un peu baroque, sont déconcertants au début, on s'y fait rapidement et on y prend un certain plaisir. Cette originalité dans le coup de crayon de Roland Topor a un rôle essentiel dans le charme et le côté angoissant du film. Aussi importante que la merveilleuse BO psychédélique d'Alain Goraguer.
Dans le scénario, qui est une adaptation du roman "Oms en série" de Stefan Wul, on retrouve un peu la même philosophie que celle de la Planète des singes, entre autre. Un film qui ne veut pas faire la moral mais qui nous amène quand même à réfléchir. Parce que, soyons franc, il est impossible de ne pas se reconnaître dans les imposants Draags.

Tantôt poétique, tantôt angoissant, La Planète Sauvage est un film à voir ou du moins, à expérimenter.
Amethyste
7
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le 5 avr. 2012

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Amethyste

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