Je regarde toujours un film avec un objectif. Je voulais voir un film d'action divertissant et qui n'en fait pas des caisses. Tolérance Zéro répond plutôt bien aux critères ; étant issu d'une histoire vraie, les limites de la véracité l'empêchent de tomber dans la sur-exagération burlesque que je déplore souvent dans les films d'action d'aujourd'hui.
Derrière ses airs de film de gros balèzes qui se foutent sur la gueule, avec de grosses voitures et une gente féminine qui se trémousse, Tolérance Zéro se révèle en fait être un rape and revenge assez standardisé. Son personnage principal, incarné par Dwayne Johnson, a tous les traits du héros invincible suit ses propres règles.
Le film souffre malheureusement d'un certain manque de crédibilité. Les gentils et méchants sont trop catégorisés, et la domination du casino sur toute la ville paraît un peu exagérée : il contrôle tout de même l'entièreté de la police et ne s'inquiète jamais d'une répression judiciaire. La seule barrière, et pas des moindres, est notre personnage principal et sa massue proéminente...
Ceci étant dit, Tolérance Zéro reste sympathique à suivre. Les scènes d'action sont pas mal, sans être transcendantales, et le film profite d'une durée restreinte d'1h10 qui empêche tout sentiment d'ennui. Les personnages secondaires manquant cruellement d'intérêt (la présence d'Ashley Scott ne s'explique que par le respect du cota féminin, et l'arc narratif introduit avec le personnage de Khleo Thomas n'est jamais vraiment conclu), une durée courte s'avérait nécessaire pour réduire ce film à son simple rôle de film d'action.
Tolérance Zéro souffre de beaucoup de défauts, même au niveau de sa narration. La fin m'a étonné, il finit un peu comme sur les chapeaux de roues, sans réelle apothéose (alors que le contexte de la scierie s'y prêtait). Pour de nombreuses raisons, c'est un film oubliable, et même déjà presque oublié. Malgré cela, Tolérance Zéro fait son taf : il a répondu à mes objectifs.