Relecture d’un fait divers déjà porté à l’écran dans les années 1970 sous le titre de Justice sauvage, Tolérance zéro est un des premiers films de Dwayne Johnson, encore crédité sous le nom de The Rock. Dans sa filmographie, c’est la première fois qu’on lui propose un rôle pouvant faire de lui un digne successeur, au hasard de Schwarzy. En redresseur de torts taillé pour empailler tous les méchants de sa petite ville natale, il assure évidemment même si le film est franchement binaire. Il rentre chez lui avec son baluchon un peu comme Rambo, retrouve sa famille et ses amis. Une ancienne connaissance à lui est devenue le patron d’un casino où sexe et drogue circulent à volonté. Couvert par le shérif, il est le roi de cette petite ville tranquille. Après une première baston où le Rock est laissé pour mort, ce dernier prend les armes quand son jeune neveu est victime d’une overdose. C’est alors l’heure de l’affrontement après qu’il a ravi l’étoile de shérif.
Voilà ainsi un produit qui ne ment pas sur la marchandise. C’est de l’action pas prise de tête avec quelques scènes de bastons, de fusillades et d’explosions qui s’inscrit dans la pure tradition de ce que propose le cinéma américain depuis cinquante ans. L’ensemble est vite emballé (1h23 montre en main) et, à défaut de renouveler le genre, il coche les cases du divertissement nourri à la testostérone. Un peu plus d’humour ou de second degré aurait sûrement apporter un plus, surtout que les scènes de bourre-pif n’ont pas peur de pousser le bouchon un peu trop loin.
Le résultat est honnête et se regarde facilement, surtout que les seconds rôles sont interprétés par des habitués qui font parfaitement le job. On regrettera un petit manque d’intensité et de surprises dans le récit mais on reste quand même bien content de voir Dwayne Johnson châtier les méchants à grands coupes de latte dans la figure. Bourrin, paresseux parfois mais sympa.