Wyoming, 1901. Tom Horn est recruté par une association locale d'éleveurs pour régler une fois pour toutes les problèmes de vol de bétail qui nuisent aux affaires. Ancien scout pour l'armée américaine dans les guerres indiennes (il joua un rôle important dans la capture de Geronimo), ancien soldat et ancien détective pour l'agence Pinkerton - entre autres -, Horn est un cow-boy à l'ancienne, un des derniers vestiges d'une époque en train de disparaître. Son habileté carabine en main ne tarde pas à offrir des résultats convaincants à ses employeurs, mais la violence de sa méthode en fait rapidement un danger, dans ce jeune état en pleine mutation où les intérêts politiques et économiques prennent irrémédiablement le pas sur l'esprit de la Frontière. Devenu gênant, Horn est accusé du meurtre d'un adolescent, emprisonné, jugé et pendu.
À travers le destin de ce personnage historique authentique, dont on ignore encore aujourd'hui s'il fut réellement l'auteur du meurtre en question, c'est la mort du vieil Ouest que raconte Steve McQueen. Pour son avant-dernier film, l'acteur - à l'époque déjà bien atteint par son cancer des poumons - est aussi producteur exécutif et réalisateur par intérim, entre le retrait de Don Siegel avant le tournage, l'éphémère participation d'un certain James Guercio et l'embauche de l'inconnu William Wiard pour calmer les syndicats hollywoodiens. Dans ce rôle taillé sur mesure, il livre une prestation impeccable et presque touchante, entre éclairs de violence, bonhommie de cow-boy solitaire et nostalgie de fin d'époque. Les splendides mais lugubres paysages du Wyoming en hiver, enfin, renforcent cette ambiance crépusculaire à souhait. Malgré une réalisation parfois maladroite et une nette sous-exploitation des personnages secondaires (Linda Evans, notamment), Tom Horn est un western, dans la même veine qu'Impitoyable, Missouri Breaks ou Le Dernier des Géants, qui mérite largement son visionnage.