fev 2012:
J'aime tellement les Who et naturellement l'album "Tommy" qui fait partie de ces chefs d'œuvre qui ne disparaitront pas! Mais l'adaptation de Ken Russell me laisse pas mal sceptique.
Ça parait pourtant une bonne idée de faire chanter les acteurs même si leur talent vocal laisse à désirer (Jack Nicholson, Oliver Reed, etc.) mais pour le fan whoesque que je suis, il en ressort une certaine frustration.
C'est le même problème avec l'orchestration, l'usage des synthétiseurs trop poussée à mon goût ne parvient pas à me faire oublier l'interprétation des Who plus pêchue et mordante.
En fait, seuls la survoltée Tina Turner et le sur-bigleux foldingue Elton John trouvent grâce à mes oreilles pour être parvenus à créer quelque chose d'original et fort, dans l'hystérie, ce magma frappé chaud bouillant des personnages qu'ils possèdent, grossiers, hurlants, caricaturaux avec un débordement jouissif qui convient à merveille. Ce sont les seuls à bien s'en tirer.
Délire visuel et sonore, le spectacle se permet toutes les outrances. Russell use et abuse de son zoom, cherche à démultiplier les angles, les formes de cadre, triture la photographie et laisse éclater son imagination dans le champ d'opportunités pas trop restreint que la technique de l'époque lui laisse.
Amusant spectacle qui finit peut-être par lasser sur la fin, on a un peu hâte que l'histoire trouve sa conclusion. Quoiqu'il en soit, même si j'ai pu trouver ici et là quelques motifs de réjouissance, je conçois parfaitement que le film puisse laisser indifférent et bien plus : qu'il tape sur le système nerveux de beaucoup.