Un remake plombant et allemand de Zorba le grec au XXIe siècle où Zorba est remplacé par le père du personnage principal et le personnage principal par une femme. Plusieurs moments intéressants et assez loufoques sauvent un peu le film, notamment par la dénonciation cynique du monde moderne des hommes d'affaires, des consultants et de la finance avec les licenciements en masse et la délocalisation. Il y a aussi une critique féministe assez subtile mais bien travaillée qui montre comment l'heroïne, qui a pourtant l'air de bien maîtriser son métier, doit batailler dans un milieu très masculin où elle est interrompue sans arrêt et a besoin d'avoir des hommes avec elle pour faire passer son message que les autres hommes n'écoutent pas. Cependant globalement le film essaie de délivrer le même message que Zorba (l'essence de la vie n'est pas dans le travail et le devoir) mais il le fait beaucoup plus maladroitement et lourdement. Une nuance intéressante cela dit est que dans Zorba, le héros se laisse convertir par Zorba et accepte son message et se met à célébrer la vie à la fin du film, alors qu'ici on voit que jusqu'au bout, l'héroïne semble tiraillée entre la résignation face à la vie qu'elle mène et qu'elle semble détester au fonds d'elle-même et le message de vie de son père, et elle ne cède jamais totalement, la scène de fin étant l'illustration parfaite de ce tiraillement