Le premier essai de Coppola est une sorte de film de charme, assez réussi mais non exempt de défauts, mélant des seins, une critique du puritanisme et des seins, le tout avec des femmes seins-nus qui montrent leur poitrine faites de deux seins.
En 1961, deux hommes (l'un à l'allure chic représentant le puritanisme pré-60's et l'autre, au look de cowboy, en proie à ses bas instincts), se retrouvent dans un strip-club et conversent d'un troisième qui serait atteint d'une étrange malédiction, en se baladant sur sa monture dans le sud-ouest américain il aurait vu une femme nue apparaître en face de lui. Pris de panique il s'empresse de fuir vers la ville, arrivé à destination il décide de se faire un blackjack pour retrouver ses esprits, quand tout à coup, en lèvant les yeux de ses cartes, il remarque que la dixaine de femmes présentes dans l'établissement sont toutes complètement nues mais ne semblent pas le remarquer. Titubant de surprise et de peur le bougre alerte le sheriff qui décide de l'enfermer en entendant cette histoire grotesque.
Tonight for Sure va alors présenter la propagation de cette "maladie" sur nos deux compères, du cowboy hypnotisé et surexcité par les danses sensuelles qui passent sur scène, au puritain impeccable sur lui-même qui va commencer à voir de plus en plus de femmes nues dans des flashbacks, à les stalker, les espionner, les voir en rêve, faire du voyeurisme exacerbé, il en devient progressivement fou et on finit par ne plus savoir si il hallucine ou si ses actions sont bien réelles.
Le film est parsemé de 3 danses érotiques assez bien faites qui fortifient le propos en représentant bien les formes et surtout les mouvements propres aux corps féminins, un essai pour mieux faire rentrer le spectateur dans la folie du désir qui accable ces deux hommes.
Au final Tonight for Sure est une critique de la société du début des années 60 où le sexe était aussi tabou que le racisme l'est aujourd'hui.
Une critique de ces mœurs qui cachent le sexe et le sépare de la condition humaine.
Un plaidoyer pour la libération sexuelle et son affranchissement de nombreuses conventions.
La caméra est cependant l'un des gros points faibles dans les premiers films de Coppola notamment au niveau de la prise d'image, voire de l'angle, ce qui ne fait ni naturel ni achevé, sentiment dû à un cadrage qui parfois n'arrive même pas à suivre l'action. J'ai l'impression que Coppola ne fait qu'une prise faute de moyen comme dans Dementia 13 où l'on peut voir le "micro-perche" entrer dans le cadre de manière visible ce qui donne un effet bricolé et baclé au film, style que FFC aura pendant quelques années. Quelques années durant lesquelles le réalisateur n'aura qu'une portée limitée faute à sa réalisation trop standardisée, scolaire et pas assez travaillée qu'il gardera jusqu'à The Rain People, le film qui précéde Le Parrain.