Autant j'ai apprécié certains choses dans ce film qui l'éloigne beaucoup du cinoche franchouillard bêta et sans aspérités (l'histoire se déroule en province, le héros est plutôt inactif, on n'y parle pas trop,il n'y pratiquement pas de copinage dedans, etc...), autant j'ai regretté ces autres choses à l'intérieur qui l'y ramènent: par exemple au début la scène pitoyable de la danse de Maxime avec quelques autres détails au pathos exhibitionniste que l'on ne connaît que trop.
Mais "Tonnerre" survit justement parce que ses auteurs ont choisi de lui faire prendre une forme originale et dénuée de clichés gentillets. La cassure abrupte du milieu ressemble à la vie tout simplement et non à un mélo, et Macaigne parvient tout de même à faire passer une certaine fragilité intense de par ses tremblements (dignes d'ailleurs d'un bougre qui est sérieusement atteint d'Alzheimer) et du fait de sa royale gaucherie lourdingue qui choquerait n'importe quel adepte précieux des Cahiers du Cinéma.
L'arc du personnage monte donc en puissance sitôt le premier acte passé et l'on prend plaisir à suivre ses hésitations et pas titubants surtout après l'insulte lâche et injuste du SMS.
Je n'en dirais pas autant des autres personnages, un peu fades voire trop amènes selon moi – excepté (mais oui) ce grand professionnel qu'est Bernard Menez à la sagesse de mise. Et puis on aimera moins certaines autres facettes de « Tonnerre » qui ressemblent fort à un Rohmer bavard et inique sinon juste à une suite de « La Boum 2 " !
La définition du film sortant quelque peu des ornières, entre love-story et film policier, on est parfois très proche de l'étude de style clinique; pour le meilleur ou pour le pire. Cela réalisant l'apex ultime du récit quelque peu fleur bleue. Mais après tout pourquoi pas ?
Le tout est un produit atypique qui aurait certainement gagné, sans doute, à être un peu moins bancal et conforme.