Rubrique à Brac : faits d'hiver

Musique : Le rockeur de Tonnerre

Le musicien Maxime XXXXX a fui l’agitation de la capitale pour préparer son prochain album dans notre ville. Dans le plus pur anonymat, il a retrouvé la chambre de son enfance. Il est hébergé par son père et passe les longues soirées d’hiver à gratouiller sa guitare électrique à la recherche de l’inspiration. D’ores et déjà, nous pouvons dire à nos lecteurs avides d’informations qu’il est tellement concentré qu’il ne voit même pas le papier peint de sa chambre, papier peint visiblement d’un autre siècle… Notre enquêtrice Mélodie YYYYYY doit le rencontrer prochainement pour une interview exclusive. Ne ratez pas les prochaines éditions de notre journal.


Chiens pas encore écrasés

Le chien du père de notre rockeur préféré est un grand amateur de poésie. En effet, ce chien qui répond au doux nom de Cannibale a été dressé pour réagir à la voix de son maître quand il récite de la poésie. Dans le cercle de famille, le duo se livre à un petit spectacle fort réjouissant. Les privilégiés qui ont observé Cannibale réagir à une poésie de Musset peuvent en témoigner.


Sport : football

Ce samedi, le club phare de notre région reçoit. Que les nostalgiques de Guy Roux se rassurent, l’AJA n’est pas morte et nos joueurs s’entraînent, quelles que soient les conditions météo. Venez nombreux les soutenir au stade de l’Abbé Deschamps (encore une fois, son prénom n’était pas Didier). Fouille réglementaire à l’entrée du stade. Si Olivier Kapo animera l’attaque auxeroise, la présence du chouchou de ces dames, j’ai nommé Ivan DDDDD reste incertaine, car il relève de blessure. On espère son entrée en cours de match. Compte-rendu détaillé dans notre édition du dimanche qui comprend le programme télé de la semaine.


Informatique : le téléchargement illégal (dossier)

Le dernier album de notre rockeur préféré (voir la rubrique musique) n’a finalement obtenu qu’un succès d’estime auprès des critiques. En réalité, le rockeur s’est réfugié à Tonnerre par manque de moyens financiers, car son album s’est peu vendu. Bien qu’il ne veuille pas s’en plaindre ouvertement, il considère que le téléchargement illégal a pu nuire au résultat des ventes. Pour mieux comprendre sa position sur cette affaire, il faut savoir que le propre père du rockeur pratique le téléchargement illégal. Il se permet ainsi de commenter devant son fils la finale Lendl/McEnroe de Roland Garros 1984. Ses commentaires : « Ivan Lendl, un briseur de rêve » et « 0 poésie chez celui-là » ponctuant un échange où McEnroe plonge nez en avant dans la poussière rouge sur un passing-shot, après un échange où son attaque audacieuse s’est retournée contre lui !


Que faire à Tonnerre ?

Visites de la ville : son magnifique lavoir (fosse Dionne, source exsurgente) éclairé de nuit, son église éclairée de nuit, ses ruelles de caractère. La ville est située en plein vignoble du Chablis. Pour plus de renseignements (hôtels, restaurants, bars), consulter l’association Tonnerre Culture ou appeler l’office de tourisme au 03-86-55-14-48.
Cours de danse
Nombreuses activités sportives dont le cyclisme sur route
Cinéma. A l’affiche ce 28 janvier 2014, au Cinéma Théâtre (rue de l’hôtel de ville) :
- Le loup de Wall Street (USA – 2h59 - Martin Scorsese) Interdit – 12 ans
- 2 automnes 3 hivers (France – 1h31 - Sébastien Betbeder)
- Suzanne (France – 1h34 - Katell Quillévéré)
- Albator, corsaire de l’espace (Japon – 1h50 - Shinji Aramaki)


Indiscrétions : coup de foudre à Tonnerre ?

Suite à leur entretien professionnel, notre rockeur préféré a invité notre enquêtrice Mélodie la bien nommée à visiter en sa compagnie la cave Dampt pour faire une dégustation de Chablis. Le propriétaire de cette institution locale et familiale les a cru en couple. Charmant quiproquo ? Le rockeur qui poursuit son séjour a invité notre collègue au cinéma. A quand la visite nocturne de la crypte sous l’église ? On murmure dans la ville.


Météo et loisirs

Après les chutes de neige de ces derniers jours, la prudence est de rigueur. Oui, c’est l’hiver à Tonnerre. Suggestion du jour, un peu de ski de fond pour l’entretien physique et promenade en amoureux sur le lac d’Orient situé en plein Parc Naturel Régional de la forêt du même nom : merveilleux paysages d’une blancheur virginale.


Faits divers

Ivan DDDDD, Le footballeur de l’AJA s’est présenté hier soir au poste de gendarmerie de Tonnerre, le visage méchamment ensanglanté, comme s’il avait reçu un coup violent. Un malheureux coup de tête reçu à l’entrainement ? Ivan DDDDD a porté plainte, se disant agressé par un homme dont l’identité n’a pas été révélée. Selon sa déposition, les faits se seraient passés dans le parking souterrain de sa résidence alors qu’il rejoignait sa voiture avec sa compagne. Il semblerait que le témoignage de cette dernière soit contradictoire. La gendarmerie enquête. Nouvelles informations sur cette affaire dans notre prochaine édition.

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Pour son premier long métrage Guillaume Brac filme Tonnerre (avec bonheur), une ville où il a des souvenirs d’enfance. Il a écrit son film pour Vincent Macaigne (Maxime) et Bernard Ménez (le père) avec qui il a établi une belle complicité visible à l’écran, et il se permet une première partie où il fait sentir l’atmosphère hivernale plutôt morne de cette petite ville de province (mêlant quelques personnes du cru à ses acteurs professionnels). Bernard Ménez fait son numéro : retraité assumant parfaitement son look ringard. Il n’a même pas besoin d’en rajouter pour amuser. Un effet qui lui colle à la peau, puisque c’était déjà ainsi pour son tout premier rôle (« Du côté d’Oroüet » de Jacques Rozier). Finalement, lequel est le mieux loti dans la vie ? Si le fils n’est reconnu que par un de ses fans l’ayant vu en concert, le père a eu une vie sentimentale tellement agitée qu’elle fait encore grincer des dents.

Le personnage de Mélodie est interprété par Solène Rigot qui fait une excellente impression. Charmante, naturelle et capable de faire passer les contradictions de son personnage de façon très crédible.

L’ambition de Guillaume Brac ne se limite pas à une comédie provinciale au ton gentiment décalé (la récitation, la répétition à la salle de danse, comment verser le chablis dans un verre, etc.) Certains lui ont reproché le changement de ton de la deuxième partie, pas forcément si surprenant que cela. J’approuve le conseil de Guillaume Brac et Bernard Ménez (lors du débat qui a suivi la projection en avant-première), voir le film avec le minimum d’informations. Et je suis d’accord avec le réalisateur pour dire que la deuxième partie ne prend toute sa valeur que par rapport à celle qui l’a précédée. Ainsi, la séquence dans le parking souterrain est très intéressante parce qu’on sent que tout peut arriver.

Guillaume Brac se montre prometteur, même si son film n’atteint pas des sommets en explorant la manière dont les couples se forment, les raisons pouvant en être l’amour, l’attirance physique, la complicité ou plus prosaïquement le besoin de possession. Il s’attache à montrer ce dont les uns et les autres sont capables pour parvenir à leurs fins. La BO du film (signée Rover) est une belle réussite.