Unités de temps et de lieu illogiques, enchaînement de plans incompréhensibles, montage halluciné : on se demande ce qu'on est en train de regarder, on est dérouté, on se sent con, on s'énerve.
Mais on calme.
Car ce film n'en est tout simplement pas un :
"Il s'agit d'éléments filmés qui devaient être intégrés aux représentations de Too Much Johnson, un vaudeville de la fin du XIXe siècle, écrit par William Gillette, que Welles voulait présenter sur la scène de son Mercury Theatre. Le metteur en scène s'est suffisamment pris au jeu du cinéma pour accumuler plus de quatre heures de rushes, faites de courses poursuites burlesques dans les rues de New York et de quiproquos autour d'un défilé de suffragettes. (...) Pour des raisons inconnues, Welles n'a pas mené cette expérience à son terme et Too Much Johnson a été présenté sans les séquences filmées" - Thomas Sotinel pour Le Monde - 2013.
Sorti de son contexte, dénué d'explication, ce métrage , rapidement suspecté de surréalisme au mieux, d'abscons au pire; est en réalité un témoignage de plus de l'immense créativité d'Orson Welles.
A prendre comme tel, donc.
Dans le calme.