"Chaque fois qu'Iceman passe un coup de fil, vous reprenez le manche."

Ces dix dernières années, j'ai vu passer tellement de reboots foireux et de pseudo suites finies à la pisse que j'avais toutes les raisons de me méfier de ce Top Gun, annoncé comme la suite du film culte de Tony Scott.

Heureusement, de la fange nauséabonde d'Indiana Jones 4, Star Wars 9, Jurassic World, Ghostbusters, Matrix 4 ou Die Hard 5 qui vomissent dans la bouche de leurs modèles respectifs et capitalisent sans scrupule sur la nostalgie de leur audience, émerge parfois un Blade Runner 2049 ou un Mad Max Fury Road pour raviver l'espoir.

Top Gun n'est donc pas une suite opportuniste mais bien une lettre d'amour au film de 1986 dont il est la suite directe, 36 ans (!!) plus tard. Dans l'intervalle, Kelly McGillis est devenue une vieille dame, Val Kilmer a péniblement triomphé d'un cancer de la gorge qui a eu raison de sa voix, et Tom Cruise est toujours aussi canon, en plus de faire à peu près 15 ans de moins que ses 60 balais.

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Le film commence par... la scène d'intro du premier film, et j'ai eu une petite sueur froide en me demandant s'il n'allait pas trop se reposer sur l'aura de culterie de l'original et faire du sur-place en recyclant les mêmes ficelles. Au lieu de ça, on reste en terrain connu tout en allant de l'avant.

Honnêtement, ce n'est pas pour son histoire qu'on le retiendra, mais l'écriture est honnête, avec une poignée de personnages attachants, à commencer par Maverick lui-même, beaucoup moins tête à claque que dans le premier film. Le scénario est efficace, introduit rapidement ses enjeux, puis file à Mach 10 jusqu'au bout de ses 2h10 que je n'ai absolument pas vu passer.

En reprenant les enjeux dramatiques là où Top Gun les avait laissés, cette suite a un socle émotionnel solide et Tom Cruise a plus qu'assez de talent pour donner vie aux dilemmes d'un personnage tourmenté, qui vit encore dans l'ombre des évènements tragiques de sa jeunesse.

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Mais là où Top Gun brille réellement, c'est en l'air. La promo du film a suffisamment insisté sur le fait que beaucoup des séquences de vol les plus extrêmes avaient été réalisées sans trucage, avec Cruise au manche, et ça se voit.

N'ayant pas vu Top Gun à sa sortie en salles, je suis heureux d'avoir pu vivre l'expérience d'un nouveau film qui remet les pendules à l'heure et en met au moins autant plein la gueule que le premier film, question grand spectacle. Maverick met la barre BEAUCOUP plus haut que son prédécesseur, pour impressionner une nouvelle génération de spectateurs habitués à se faire régulièrement décoller la rétine.

Parce qu'en 36 ans (bordel !), on en a vu passer de la bouillie de CGI mal digérée, mais aussi d'authentiques perles d'action motorisée allant du spectaculaire (Mission Impossible, Fury Road) à l'absurde (Fast & Furious) et je me considère assez difficile à émouvoir. Le combat aérien est un genre cruellement sous-représenté donc je n'ai pas des masses d'éléments de comparaison, mais Maverick m'a collé à mon siège pendant tous ses dogfights et ses rase-mottes de montagnes à des vitesses impossibles.

La réalisation est solide, les cascades sont folles, et le film crée habilement l'attente en passant 2h à faire monter la sauce à propos de cette mission résolument impossible et suicidaire. Alors quand vient finalement le moment de s'y attaquer, c'est un grand moment de cinéma et d'adrénaline, car le film tient largement ses promesses.