Hommage de Top Gun à Top Gun...

Si Top Gun, sorti en 1986, a marqué les esprits, ce n'est certainement pas pour son scénario qui tenait sur un timbre poste de l'époque. Il a néanmoins trouvé son public, adorateurs pour certains. La thématique porteuse (celle des pilotes d'élite et leurs engins volants impressionnants) soupoudrée d'un vent de nostalgie a décidé les producteurs, qui s'étaient déjà bien goingrés à l'époque en billets verts, à reprendre un peu de déssert.

Il n'en fallait pas plus pour que l'inoxydable Tom Cruise, véritable catalogue ambulant d'exploits en cascades, reprenne le manche à balai pour un nouveau tour de piste d'envol. Il faut dire que le bougre pilote lui-même, excusez du peu.

Et c'est parti pour l'hommage appuyé au vénérable ancêtre (le film tout autant que l'acteur phare) : dès la scène d'introduction, on retrouve exactement la même ambiance et les mêmes images sur le pont du porte-avions. Maverick n'a pas bougé d'un iota, à peine monté en grade et toujours pointure casse cou qui dépasse les limites dévolues aux simples mortels. Ses accélérations sur sa moto tout autant que ses cabrioles dans l'espace aérien résonnent dans les souvenirs du spectateur. Il faut voir jusqu'au fils de son défunt copilote qui endosse le rôle du disparu, soignant jusqu'au détail, au risque de se retrouver sur la touche (du piano).

Alors bon, le casting est super, on a sorti les anciens (Ed Harris, Val Kilmer), les nouveaux sont gaulés comme des dieux grecs, les avions sont encore plus stylés qu'avant, les méchants encore plus méchants. Bon, on ne va quand même pas s'embêter à les nommer, on aura qu'à dire qu'ils ont des MIG, comme ça, tout le monde comprendra à qui on fait référence. Pour le scénario, on va rester sur des valeurs sûres : un objectif impossible à atteindre, une équipe surdouée qui va tenter l'impossible... On va dire que c'est une mission impossible. Heuuu, on s'est pas gourré de franchise là ? T'inquiète, y'a des avions, comme ça les spectateurs confondront pas. Pfiuu, me voilà rassuré. Le scénario s'est étoffé, on est plus sur un timbre poste mais sur une carte postale, celle qui nous dépayse un peu tout en conservant les fondamentaux.

He bien aussi incroyable que ça puisse paraître, ça fonctionne ! Et même en version supersonique. Le spectateur va prendre 10G dans son fauteuil avec des accélérations foudroyantes, des tonneaux de folie, des missiles qui partent dans tous les sens, un festival ! Une trame narrative moult fois éprouvée : entraînement hyper pointu puis mission impossible. point barre. On rajoute une touche de nostalgie qui résonne comme un émouvant écho dans la vie réelle sur la disparition probablement prochaine d'un acteur emblématique du premier opus et c'est fait. Tom Cruise assure une fois encore à porter avec brio un blockbuster sur ses épaules. Y'a pas à dire, il est increvable cet acteur producteur cascadeur ! Avec des dents aussi blanches, son sourire charmeur et ces yeux... arrête avec ce regard Tom ! "C'est le seul que j'ai".