Préquelle à Mission: impossible
Jules Dassin s'est évidemment fait connaître par son formidable La cité sans voiles ou encore l'excellent Les démons de la liberté. Ici, il arrive avec un film bien plus léger, mais pas inintéressant pour autant.
On rentre rapidement dans le vif du sujet avec une jeune femme, voleuse de son état, qui explique qu'elle veut voler la dague incrustée d'émeraudes du sultan, exposée au musée Topkapi d'Istanbul. Pour cela, elle va chercher de l'aide auprès d'un de ses ex qui va recruter que des amateurs pour qu'on ne puisse les rechercher trop facilement. Des gens sans casiers judiciaires, voilà qui est bien malin! La première moitié de l'oeuvre met en place le plan et montre les différents personnages qui en font partie. Ca ne manque pas de rythme du tout et c'est même plutôt bien fichu. D'autant qu'on a une pauvre poire qui sert à la fois les criminels, mais qui s'est retrouvé bien malgré lui agent pour la sécurité turque.
La seconde moitié est celle de la préparation du vol et l'exécution de ce dernier. Et là on est vraiment dans ce qui s'est fait dans le pilote de la série Mission: impossible ou du remake en film par Brian DePalma. Ces petites personnes n'ont donc rien inventé. Et le plus intéressant demeure dans le réalisme de la mission et toute l'exécution, lente et montrée à l'écran. Peut-être un peu trop même, ça a tendance à m'ennuyer quand ça traine un en longueur comme cela.
Mais face à ce réalisme on nous présente des personnages totalement décalés. La commanditaire est une vraie nymphomane qui ne peut s'empêcher d'être à la limite de l'excitation face aux lutteurs turcs lors d'un spectacle, la pauvre poire est jouée par un Peter Ustinov en très grande forme, Maximilian Schell est tout simplement excellent dans son rôle d'ex. Les trois acteurs principaux sont bien secondés par des personnages tout aussi décalés (un musclé un peu bête, un muet acrobate ou un Anglais fan de jouets).
Les trois acteurs y sont pour beaucoup et le film surfe presque constamment sous une forme de second degré grâce aux personnages. L'humour est présent et on sourira très souvent face à certaines situations.
La mise en scène de Dassin est bonne, rythmée, peut-être un peu moins dans sa seconde partie. J'aime par contre beaucoup quand un cinéaste prend la peine de nous présenter une ville à travers des paysages, la ville ou les instants de vie des gens du lieu et c'est le cas dans Topkapi. Pas un chef d'oeuvre, mais un bon moment de détente, il serait dommage de passer à côté.