Torrente 4 : Crisis Letal par cherycok
Torrente 4 Lethal Crisis (Crisis Letal) est donc le 4ème volet de la saga Torrente dont le succès surprise du premier opus a directement placé son réalisateur Santiago Segura, aussi acteur principal du film, parmi les réalisateurs actuels les plus bankables de la péninsule ibérique. Alors on pourrait penser qu’après trois films, les mésaventures de cet ex policier un peu particulier pourraient s’essouffler. Mais ce quatrième volet confirme malgré une petite baisse de régime du à un scenario décousu, ça marche encore drôlement bien, et qu’est-ce qu’on se marre !
Pour décrire Torrente à ceux qui ne connaitraient pas ce personnage devenu culte en Espagne, il s’agit en gros d’un ex-policier devenu détective privé, vulgaire, obsédé, machiste, raciste, arriéré, radin, sale, détestable, mais étrangement très attachant grâce à des (més)aventures rocambolesques qui ne se passent jamais comme prévues, accompagnées de gags et de dialogues très souvent bien graveleux.
Et c’est justement ça la force de Torrente, c’est que c’est politiquement incorrect de A à Z. Il fait du chantage à une mariée juste pour obtenir une fellation, en lui apprenant la technique de Peter Pan (faut y aller jusqu’aux clochettes…) ; il sous-loue son 53m² à 30 immigrés péruviens pour se faire du pognon ; il a une envie pressante dans un cimetière et chie derrière une tombe en s’essuyant avec des fleurs ; il est tellement radin qu’il vole les SDF et finit les fonds de verre aux terrasses des cafés,… Et c’est sans vous parler de gags tout aussi raffinés comme celui du téléphone caché dans le derrière, mais accroché à une ficelle pour pouvoir l’enlever tel un tampax, avec bien entendu ce qu’il faut d’excréments dessus pour que le gag visuel fonctionne. Du grand art dans le genre vulgarité assumée à 100% même si de temps en temps une pointe de finesse fait son apparition (le clin d’œil au film Les Evadés), rapidement effacée il est vrai.
Il faut avouer que si on accroche à ce personnage antipathique à souhait, on se marre vraiment énormément, et les personnalités ne se font pas prier pour faire des petits cameos rigolos. Déjà dans le 3ème opus, Torrente 3 El Protector, trois réalisateurs faisaient des apparitions : Guillermo del Toro, John Landis et Oliver Stone, mais également 2 poids lourd du football espagnol en la présence de Fernando Torres et du gardien Iker Casillas. Du lourd donc. Dans ce 4ème volet, on continue avec les cameos footballistiques avec un match prisonniers / gardiens lors du passage dans la prison dans lequel apparaissent Gonzalo Higuain, Sergio Aguero, Francesc Fabregas et Segio ramos que les plus footeux d’entre vous connaissent sans doute. Tout ce beau petit monde semble très content d‘être là et de faire parti d’un des nombreux gags ou situation crétine du film.
Torrent 4 se résume quand même à ça, une succession de gags avec un scénario complètement décousu et qui passe clairement en second plan pour laisser place à cette avalanche d’humour graveleux. C’était déjà un peu le cas pour le troisième volet et ce quatrième fait dans la continuité. Ca va même jusqu’au générique final chanté par un gagnant de la Star’Ac locale dans lequel Torrente et son comparse font les cons, allant jusqu’à simuler l’acte sexuel avec un curé qui intervient pendant le film.
Politiquement incorrect de bout en bout, réalisé plutôt correctement (les scènes d’action envoient pas mal, à l’américaine, grosses explosions à l’appui) et disposant d’un quota belles pépées et gros nibards des plus corrects, Torrente 4 a tous les atouts pour nous faire passer 1h30 des plus réjouissantes. Un excellent divertissement.