Les habitants d'un petit village du nord de l'Angleterre, Titfield, sont en panique, car le train qui peut les emmener jusqu'à Londres, je dirais leur seul lien avec le reste du pays, est menacé d'être retiré au profit d'un bus.
Tortillard pour Titfield est le premier film réalisé en couleurs par les Studios Ealing, et sous la photographie de Douglas Slocombe, grand chef opérateur, la campagne anglais prend des allures champêtres ; l'image y est magnifique, solaire, loin de l'image d'Epinal d'un pays grisatre. C'est tout à fait le genre d'histoires que je trouve charmante au possible, avec cet éloge de la communauté, et non une seule personne qui veut sauver ce train, avec des situations assez cocasses, comme le train qui va circuler à travers les champs jusqu'à ce qu'il se fracasse contre un arbre.
C'est aussi le plaisir de voir ces acteurs et actrices anglais cabotiner joyeusement, où les couples dorment dans des lits séparés, et qui ont un excellent sens du timing. Le film est assez court, anglais dans l'âme avec cet amour des trains qu'ils ont, et même si certains plans jurent un peu aujourd'hui, avec des nuits américaines ou des surimpressions qui font un peu toc, ça n'est rien face au grand plaisir qu'on a devant ce film.