La mort aux bourses
Petit, j'étais un enfant chétif, presque malingre. Je n'avais pas assez de force pour ouvrir mon paquet de corn-flakes le matin, si tant est que j'en ai eu un, vu que nous étions si pauvres, si...
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le 20 mai 2016
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Un incontournable, une pépite du cinéma de Science fiction signée Paul Verhoeven : Total Recall. Inspiré de la nouvelle « Souvenirs à vendre » de l’écrivain Philip K.Dick, ce film nous plonge dans le futur, en 2048 pour être plus précis et mets en scène Arnold Scharzenegger embarquant à ses cotés le spectateur dans un récit de science fiction où se mêle action violente et questions existentielles sur l’identité et la mémoire. Schwarzenegger se casse sur Mars et devinez quoi ? Vous venez avec lui. Tentez l’aventure sur Mars, vous ne serez pas déçus du voyage.
Un chef d’œuvre signé Paul Verhoeven
Les cinéphiles vous diront toujours : Les années 80/90 sont les meilleures en termes de chef d’œuvre cinématographique. Et ils ont raison. Ces années ont marquées par des films cultes réalisés par les meilleurs réalisateurs : George Lucas et sa saga Star Wars, Steven Spielberg avec sa trilogie des Indiana Jones, son E.T et son Jurassic Park, James Cameron et ses deux Terminator, Ivan Reitman et ses SOS fantômes, Joe Dante et ses Gremlins, Robert Zemeckis et sa trilogie Retour vers le futur, et là, Paul Verhoeven qui a réalisé un excellent Robocop et le film dont nous allons parler, Total Recall, avec en tête d’affiche Arnold Schwarzenegger. Schwarzenegger, on l’a vu dans les Conan, Terminator, Predator, mais ces prestations lui collaient à la peau. Avec Total recall, l’acteur est recadré, nous offre un jeu d’acteur différent et abandonnant presque son ancienne nature de gros balèze. Encore une fois, on compte sur lui pour un nouveau film de science fiction qu’il sublimera. Total recall c’est du pur chef d’œuvre, un condensé de tout ce qui se faisait de mieux dans la science fiction dans les années 80/90.
De la science fiction, mais pas que…
Oui Total recall est au départ un film de science fiction et pourtant, il brille aussi par ses autres mélanges de genres qui viennent s’ajouter au fur et à mesure. Font irruption l’action violente, l’horreur et l’humour. Car oui, Paul Verhoeven est connu pour son plaisir à rajouter de l’humour dans ses films en plus de critiquer la société et choquer par ses scènes violentes. Oui notre film choquera. Il n’y qu’à voir la scène d’introduction du film pour voir très vite que le réalisateur ne va pas se gêner pour malmener votre estomac et votre sensibilité à coup de malmenage de corps dans des scènes de combat au corps à corps dynamiques. Attention, aucun crainte à avoir pour autant, l’humour est là et permet ainsi d’adoucir le film qui charme de par son coté fun, son interprétation juste des acteurs et actrices, ses musiques d’une beauté laissant sans voix signées Jerry Goldsmith (Gremlins, Rambo, Basic Instinct), ses tonnes de bonnes idées et surtout son scénario bien plus complexe qu’il n’y parait.
Revenons d’ailleurs à la bande originale du film qui est un des éléments majeurs, un de ses plus grands atouts, faisant tout le succès du film mais permettant par la même occasion d’accompagner le personnage principal, et le spectateur dans cette grande aventure. C’est simple, la musique d’intro vous met déjà dans le bain en vous offrant son thème musical ayant des similitudes avec le thème du film Conan le barbare et elle se poursuit après par des passages plus calmes et psychologiques. A partir du moment où le film changera sa dynamique en voyant Doug se faire implanter des faux souvenirs chez Rekall, c’est tout autre chose que vous entendrez. En plus de changer de décors et d’ambiance, c’est la symphonie musicale qui changera elle aussi passant par des morceaux énergiques, psychologiques et futuristes. On a cette sensation que cette musique s’implante dans notre cerveau, comme s’implantent les faux souvenirs dans le cerveau de Doug. Du pur génie. La tension sera omniprésente mais le coté épique ne sera jamais loin. La meilleure bande originale pour un film de science fiction, c’est celle-ci.
Sympa le voyage sur Mars mais on manque un peu d’air
Le ton est donné très vite dans notre film. Au programme : paranoïa, violence, héroïsme, comédie et esthétisme bluffant. A l’époque, on ne vous assommait pas à coup de tonnes et de tonnes d’effets spéciaux. Dans Total recall, oui les effets spéciaux seront là mais il y aura des éléments qui charmeront bien plus : l’usage d’animatronic. Ca a prit un gros coup de vieux, des fois ça fait très carton-pâte, le maquillage et usage de prothèses pour les martiens défigurés font très caoutchouteux (dont le célèbre Kuato, une espèce de bébé fœtus au faciès ressemblant beaucoup à Chucy la poupée), on voit à des kilomètres les trucages mais qu’est ce que c’est fun. Et fun, c’est bien ce qui décrit avant tout notre film gorgeant d’idées brillantes.
L’action de Total recall se situant en 2048, la technologie ce doit d’avoir bien évoluée. Le réalisateur a la nécessité d’user de sa créativité et de son imagination pour inventer des tonnes d’accessoires et gadgets farfelus qui charmeront le spectateur qui apprécie avant tout un film de science fiction qui répond à ses fantasmes, reproduit en images ses pensées, les rêves qu’il s’imaginait. Il veut voir à quoi ressemblerait la société dans des années. Et là, Verhoeven s’éclate et par la même occasion, nous aussi. Les robots chauffeurs de taxis, le vernis à ongles qui change de couleurs grâce à un stylo, la montre créant votre double holographique, bref, on est ébloui et on se régale par tant d’inventivité.
« Un homme se définit par ses actes et non par ses souvenirs ».
Quand Schwarzy décide de casser son image
Face à Schwarzenegger se dresseront des menaces. Trois ennemis de taille pour notre ancien bodybuilder Autrichien. Sharon Stone »Lori » jouera de sa plastique pour (manipuler ?) notre héros, Michael Ironside »campant Richter », charismatique à souhait usera de son sadisme pour l’anéantir, et Ronny Cox »Cohaagen », dictateur tyrannique à souhait, qui contrôle les mines de Mars et son approvisionnement en oxygène. Heureusement, notre héros sera aidé par Mélina, interprétée par la ravissante, la révolutionnaire et sauvage Rachel Ticotin. Doug, en plus d’être poursuivi par Richter jusqu’à la fin, débarquera sur Mars en pleine guerre entre la résistante et la milice Martienne. Arnold Schwarzenegger oblige, les morts se compteront par centaine. Brisage de nuques, balles dans la tête et dans le corps, arrachage de membres, corps en charpies suite à un énorme criblage de balles, punchlines virils, on retrouve quand même l’acteur que l’on connait. Verhoeven fait dans l’excès d’hémoglobine et le pire c’est que ça se marie bien avec l’esthétisme sonnant très comics américain.
D’un coté c’est réaliste, de l’autre ce n’est de la pure fantaisie. Le film mélangeant science fiction et humour, ces scènes choquantes sont plus amusantes qu’autre chose. Dans ce film, Schwarzenegger va encore oser casser son image allant jusqu’à fragiliser son personnage au début de notre film. Toujours partant pour jouer dans l’autodérision, l’acteur va malmener le personnage qu’il interprète. Manipulé par sa femme et les médias, gonflement du visage en étant en contact avec l’air Martien, rué de coups (à l’entrejambe par exemple), se déguiser en mamma, Schwarzy s’auto humilie. Respect.
Rêve ou réalité ?
C’est aussi là que le film fait des prouesses. Dès le début, le réalisateur sème le trouble dans le cerveau du spectateur. Doug est dans le même bateau que nous, aussi perdu que nous, et se trouve clairement dans la même position que nous. On apprend et découvre en même temps que le personnage qui, lorsqu’il choisit des options alléchantes en complément de son forfait de souvenirs, sait brièvement quels souvenirs lui seront implantés:
« Vous êtes un espion de premier plan opérant avec une couverture en
béton, ça c’est votre mission la plus importante. Vos amis veulent
vous tuer, on vous tire dessus de partout. Vous tombez sur une
magnifique créature exotique. Je ne veux pas vous gâcher le plaisir
Doug mais vous pouvez être sûr qu’avant la fin du voyage, vous
emballez la fille, vous tuez les méchants et vous sauvez toute la
planète ».
En gros on se fait spoiler dès le début du film? Pas sûr mais au moins on vous met sur la piste de ce que vous allez vivre. Au fil de l’histoire, les éléments s’emboitent uns à uns mais impossible de savoir ce qui est vrai et ce qui est faux. On ne sait pas si ce que vit Doug est réel ou si c’est un rêve qu’il imagine et au final, on apprécie l’idée que c’est au spectateur de se créer sa propre conclusion, pas au réalisateur. Rien ne nous est vraiment imposé. Original ! On a beau regarder le film plusieurs fois, même si certains éléments nous mettent sur la piste, Total recall est une véritable énigme aux nombreuses interprétations différentes.
Au final, Total recall est intelligent (garanti 100% sans incohérences), immersif, psychologique, dynamique, violent, choquant, drôle, sensuel et philosophique, tout en ayant au premier plan ce coté bourrin du film d’action made in nineties. Non seulement c’est sublime, mais en plus l’intrigue captive. Ne vous reste donc plus qu’une chose : vous casser sur Mars !
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Créée
le 19 juin 2016
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