Total Recall : Mémoires programmées par Faruko

Lorsque le débat s'ouvre sur ce remake, beaucoup affirment qu'il y a deux écoles : ceux qui veulent à tous prix le comparer au film original de Paul Verhoeven, dont le rôle principal était interprété par Arnold Schwarzenegger lui-même. Les autres partent du principe qu'il s'agit d'un tout autre film et qu'il est préférable de ne pas faire l'amalgame. En ce qui me concerne, je me situe plutôt... entre les deux.

Il me semble en effet difficile de ne pas faire la comparaison lorsque l'on a grandi et découvert la SF avec "Total recall" premier du nom, qui excelle dans le genre. Cela m'a été impossible. Pour autant, cela n'empêche pas de rester objectif. D'ailleurs, l'histoire de ce remake de Len Wiseman ("Underworld 1 & 2", "Die hard 4"), suit à peu près la même trame que son prédecesseur, en liftant toutefois légèrement sa trajectoire pour éviter soigneusement le plagiat.

Un avantage certain saute aux yeux dès le début : Vingt Deux années d'écart séparent les deux films. Cela implique, visuellement parlant, une mise en scène plus nerveuse grâce à la technologie, de nouvelles façons de filmer, une bande-son plus actuelle et plus percutante, et des effets visuels autrement plus accrocheurs. J'ai notamment été enthousiasmé par le design de la ville à étages où se situe l'action.

Au point de vue des acteurs, ils jouent très bien leur rôle: Colin Farrel est parfait, Jessica Biel convaincante et Bryan Cranston gère bien le rôle de méchant. Une mention spéciale pour Kate Beckinsale qui fait preuve d'une grande implication, parvenant à remplacer la délectable Sharon Stone avec panache.

J'en profite pour afficher une petite déception vis à vis de l'histoire. Le premier film de 1990 jouait à promener le spectateur entre le vrai et le faux, sans jamais perdre le rythme. Dans ce remake, on a la sensation que le déroulement est expédié, et que l'action empiète largement sur ce qui avait fait le succès de son prédécesseur : l'ambiance trompeuse et mystérieuse à la Philip K. Dick. Au final, on reste un peu sur sa faim quant à la consistance des personnages.

En bref, un très bon remake qui offre un divertissement dynamique malgré quelques incohérences et un côté trop expéditif de l'histoire. J'ai beaucoup apprécié les clins d’œil au film de Verhoeven, comme la poitrine surprise de la prostituée, la vieille dame rousse franchissant les portiques de sécurité, ou même le panneau défraîchi en 4X3 de Gouvernator sur l'un des immeubles. Malgré l'avis général des critiques, "Total Recall : Mémoires programmées" s'en tire avec les honneurs.