Madogiwa no Totto-chan aimerait être le versant « feel good » du chef-d’œuvre d’Isao Takahata, Hotaru no haka (1988) ; il n’en est hélas qu’une pâle déclinaison arrangée à la sauce Montessori où les enfants apprennent par eux-mêmes dans la joie et l’harmonie, appliquent leur imaginaire colorée sur une réalité terne marquée par la peur de la différence et la guerre. L’aspect répétitif du récit, qui procède par énumération de vignettes à la façon de tranches de vie, nuit à notre immersion au sein d’une histoire prévisible que tente de dynamiser une animation hybride : de telles tentatives, parfois superbes – en témoignent l’ouverture et la relecture de Singing’ in the Rain (Stanley Donen et Gene Kelly, 1953) –, réhaussent un intérêt sinon fluctuant. Voilà une production de bonne facture mais trop impersonnelle qui disparaît comme neige au soleil après visionnage.