Totto-chan, la petite fille à la fenêtre contient deux films : la petite histoire (celle des enfants et surtout celle de l'école atypique dans laquelle ils sont) et la Grande (celle des adultes). À la façon des Jeux interdits de René Clément, le film raconte l'amitié entre deux enfants pendant que la deuxième guerre mondiale détruit leur pays. À l'école de Tomoe où Tetsuko (Totto-chan) passe ses journées avec son ami Yasuaki, comme dans la ferme des Dollé où Paulette et Michel habitent, l'innocence n'est jamais tout-à-fait naïve. "Quelle connerie, la guerre", disait Prévert dans son style faussement naïf, celui d'un adulte qui veut parler comme un enfant, qui est le même stratagème que l'on retrouve dans ces histoires. Ainsi, que ce soit René Clément, qui adapte un roman de François Boyer, Shinnosuke Yakuwa, qui adapte l'autobiographie de Tetsuko Kuroyanagi, et on pourrait aussi citer John Lennon qui fait chanter un choeur d'enfant dans son hymne "Happy Xmas (War is over)", tous ces adultes utilisent les enfants, leur énergie, leur insouciance, leur bêtise et leur surplus d'émotions fortes et incontrôlables, pour raconter une paix possible et nécessaire.
La question devient alors : à qui s'adresse le film, aux enfants ou à leurs parents ? A tous
Totto-chan est la petite fille la plus touchante et "attachiante" de ces dernières années dans le cinéma animé. De quoi démarrer 2025 avec un peu d'espoir.