Ooooooh la vache !
Ce film, c'est un triple uppercut dévastateur direct dans le tissu cérébral. Malgré l'amoncèlement d'horreurs que j'ai déjà eu la chance (?) de voir en matière de "cinéma", "Touch' pas à mon biniou" arrive encore surprendre par son abyssale néant de nullité totale et absolue. C'est la comédie la plus antinomique qui soit : même les plus médiocres des bidasseries pas drôles arrivent à créer une ambiance qui permet de reconnaitre le style comique et d'identifier les tentatives de gags, qu'elles soient ratées ou bien trop beauf ras du sol pour me convenir. Mais là, non. On peine à reconnaitre les blagues, et quand il y en a une, elle duuuuuuuure jusqu'à basculer dans une autre dimension (en cela, je trouve aussi que l'interminable séquence avec Sim et Henri Génès dans le même lit défonce le passage du triporteur dans la piscine). Par moment, on a l'impression d'assister à un documentaire sur des gens qui parlent de rien. Et l'atmosphère de la côte bas-normande est à se flinguer, on dirait qu'un gaz dépressogène s'est abattu sur la région (le film a été tourné à Saint Aubin, Ouistreham, Courseulles, Lion sur mer...).
Pour tourner là-dedans, il ne fallait vraiment avoir aucune dignité, ou bien être torché du soir au matin et avoir été exploité à son insu. On assiste ainsi, effaré, à un one-man Sim (copyright Gloglo), où le gaillard ne conserve même pas sa sympathie habituelle, incarnant un parasite voleur et alcoolique, tendance pochtron vulgaire et agressif (il montre du poing en permanence, et maltraite physiquement son pote).
Un beau film pour démontrer qu'on, a beau avoir les connaissances techniques pour réaliser, l'absence intégrale de talent artistique ne pardonne pas. D'un autre côté, quand les astres sont propices, cela peut aboutir à un tel chef d'œuvre de non-humour, qu'il faut avoir vu pour pouvoir dire fièrement... je l'ai vu !