Ce film marque le grand retour de Gabin dans les premiers rôles. Il correspond aussi aux débuts de Lino Ventura et de Jeanne Moreau.
C'est un film policier sans policiers, une histoire de voyous à l'ancienne, une histoire d'amitié virile. Sur un scénario solide, Becker construit un film solide ou chaque acteur est à sa place. Il n'y a sans doute pas de génie là-dedans, mais la mécanique fonctionne avec précision et nous avons au final un classique du film noir à la française.
Avec une guerre exemplaire, Gabin faisait tache dans les milieux du cinéma, dont l'attitude sous l'occupation avait été souvent ambigüe ou pire. Il est possible d'imaginer que c'est la raison de sa mise à l'écart par le milieu qui l'avait cantonné dans les seconds rôles depuis sa démobilisation. Gabin le savait et s'est toujours montré discret sur ses exploits militaires. C'est finalement Jacques Becker, ancien assistant de Prévert et Renoir qui n'avait pas oublié l'aide que Gabin leur avait apportée lorsqu'ils en avaient besoin, qui avec ce film le ramène sur le devant de la scène.
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