Au palmares des scenari travaillés

L'avantage avec les films pour lesquels le réalisateur sait se passer d'acteurs trop "en vogue", c'est que l'argent peut aller ailleurs que dans le cachet exorbitant de celles et ceux qui se prennent pour des stars et permet de laisser du temps pour travailler le scénario au lieu de chercher à boucler un budget.

Il ne faut pas jouer avec les allumettes

Voilà une phrase que l'on entend bien souvent dans la bouche des parents, mais jamais ils ne pensent à l'appliquer à d'autres objets dangereux. C'est ici le point de départ d'un drame dont il faudra, tout au long du film, chercher à savoir s'il ne se déroule pas uniquement dans la tête des protagonistes.

Il n'a pas pris ses bouboules bleubleu et ses bouboules rourouges le monsieur

La maladie mentale du personnage devient plus forte que les visites au compte-gouttes chez le psychiatre et que les cachets prescrits, manifestement insuffisants pour le convaincre de continuer à les prendre. Le film souligne là avec vigueur tout l'échec de la médecine psychiatrique mais également d'un système administratif devenu assez complexe pour à la fois mettre en danger les agents chargés de le faire fonctionner et les personnes qu'il devrait aider, protéger.

Ils vont venir nous enlever les gens qui viennent de l'espace

Plus le film avance plus la certitude d'une présence extra-terrestre devient forte dans l'esprit du personnage, au point de se préparer à son départ avec sa sœur. Les relations deviennent compliquées avec le monde extérieur et même avec une jeune fille constamment perdue et qui répète en boucle qu'elle ne connaît pas celui qui se fait appeler son oncle, obligée de se cacher pour visiter la sœur maintenue prisonnière de son corps et de sa chambre.

Rien n'est beau dans ce film

Dans ce film tout est laid. La vétusté, la crasse, la vulgarité, la bassesse et la lâcheté partout se côtoient. Une enfance gâchée, la pureté volée d'une gamine, l'intérêt bassement financier d'un casseur et celui d'un gigolo, même le champ semé de blé devenu d'or devient le théâtre de l'affreux. Et lorsque la fin approche, alors que la maison de Dieu fait penser au spectateur qu'enfin un havre de paix abrite les esprits en souffrance, la laideur s'invite tel le Diable qui entre par une porte laissée entre-ouverte un court instant, dans ce lieu qui devient certainement la dernière demeure d'âmes perdues à jamais.