En situant l'action de Todos os mortos en 1899 à Sao Paulo, ses auteurs entendent montrer un Brésil en pleine transformation, 10 ans après la fin de l'esclavage, et rongé par des inégalités sociales et raciales qui perdurent de nos jours. Le film se concentre sur 4 femmes, 3 blanches et une noire, chacune dotée d'une forte personnalité et qui peinent à trouver leur place dans le nouveau siècle qui vient, pour des raisons différentes. Feuilletonesque, romanesque et (trop) littéraire, le film enregistre la folie qui menace l'une d'entre elles, les doutes qui assaillent une autre, etc, dans un monde où les esprits des morts semblent présents. L'ambiance n'est pas morbide, elle est même plutôt douce, mais la violence des mots n'est jamais loin et les non-dits expriment un racisme qui est plus que latent. La mise en scène, délibérément statique, alourdit cependant la teneur des messages alors même que certaines (bonnes) idées comme l'irruption progressive d'éléments contemporains (tags, bruits de circulation) permettent de dépasser le film d'époque tchékhovien pour l'ancrer au monde d'aujourd'hui.