2017 marque la sortie de deux films de Ridley Scott, le réalisateur ayant plus l'habitude d'enchainer les productions que de les sortir la même année (exception faite en 2001). Ainsi, après la déception Alien Covenant, on espérait retrouver dans ce biopic sur l'Affaire Getty le Ridley Scott des beaux jours. Mais force est de l'admettre, Ridley Scott n'est plus que l'ombre de lui-même. Cela fait presque dix ans que le metteur en scène britannique ne nous a pas concrètement scotché à l'écran et, en dépit de quelques bons films comme Prometheus ou Cartel, rien n'est vraiment mémorable.
Ici, il adapte donc le sordide enlèvement de Paul Getty, petit-fils du milliardaire J. Paul Getty, et le refus de ce dernier à payer la rançon pour sauver son descendant. Un fait divers terrible mis en scène ici de manière très plate ni sans conviction. Aucune tension palpable durant ces deux heures de bobine, aucun moment vraiment prenant ni aucun suspense maitrisé, Scott se contentant de mettre en boite un enchainement sommaire qui aurait mérité un rythme plus soutenu, plus électrique, comme il avait su si bien le faire sur American Gangster dix ans plus tôt.
Hormis une Michelle Williams impeccable (donnant tout ce qu'elle a pour l'Oscar qu'elle n'aura pas) et un Romain Duris quasi-méconnaissable en ravisseur sympathique, le casting est d'une mollesse soporifique, Mark Wahlberg cachetonnant sans conviction tandis que Christopher Plummer fait ce qu'il peut pour insuffler une seconde vie à son personnage de grand-père radin, remplaçant un mois avant la sortie du film le désavoué Kevin Spacey, viré de la post-prod suite à ses procès de harcèlements sexuels.
Les décors sont effectivement bien représentatifs des années 70 tandis que la photographie un tant soit peu dégueulasse colle parfaitement au thème du film mais cela ne suffit hélas pas à rendre le long-métrage passionnant. C'est lorsque le générique de fin commence que l'on remercie Ridley Scott de ne pas avoir réalisé la suite de son chef-d'œuvre Blade Runner.